Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre : chaque œuvre de Hong Sang-soo complète les précédentes et y rajoute de nouveaux éléments, sans perdre de vue une ambiance familière à ceux qui le suivent de film en film. Le réalisateur coréen en a tourné 16 ces 10 dernières années, un rythme échevelé pour un cinéma pourtant en apparence tranquille, marqué par les interactions humaines, le plus souvent à travers des conversations et/ou des repas animés où l'alcool se boit à grandes lampées. Comme toujours, l'intérêt de son dernier opus, Introduction, Ours d'argent du scénario à la Berlinale, provient surtout du montage et des cadrages de mise en scène, autour de l'apprentissage d'un jeune homme, confronté en 3 actes à son père, sa fiancée et sa mère. Trois situations d'échec, au demeurant, comme une leçon de vie subtile, qu'il faut décrypter car Hong ne donne pas toutes les clés et joue une fois de plus avec de larges ellipses temporelles, sans oublier la présence d'un rêve qui n'est pas nommé comme tel. Introduction, qui se développe sur à peine plus d'une heure, n'est pas le meilleur film de son auteur, loin de là, mais il possède un charme insidieux, avec son noir et blanc épuré et ses situations a priori banales, qui finissent par former une sorte de puzzle ou de tapisserie, comme l'on voudra, et ouvert sur les interprétations de ses spectateurs. Tout en respectant une sorte de cahier des charges commun à tous les films du cinéaste. Et celui-ci n'est ni tout à fait le même, ni ...