Le "grand remplacement" (…) un portrait au vitriol d’une Amérique désenchantée & consumériste

John Nada est un ouvrier au chômage qui parcourt les villes à la recherche d’un job. Il se fait embaucher à Los Angeles sur un chantier et se lie d’amitié avec Frank, grâce à qui il trouve un endroit où se loger et se nourrir. Mais très rapidement, John constate qu’il se passe des choses étranges dans cette ville et découvre par le biais d’une paire de lunette, l’envers du décor. Celui d’une ville gouvernée par des extraterrestres ayant pris une apparence humaine. Ces lunettes lui permettent de voir ce que personne d’autre ne sait, à savoir la soumission des humains, rendus apathiques.


John Carpenter (New-York 1997 - 1981) adapte ici la nouvelle "Les Fascinateurs" de Ray Nelson et nous replonge dans la science-fiction des années 40 & 50 avec cette invasion extraterrestre qui, d’une manière insidieuse et sous la forme d’un "grand remplacement", vient petit à petit prendre place au sein de la société américaine. Le réalisateur en profite pour égratigner avec virulence le système capitaliste avec cette classe populaire de laissés-pour-compte face à la grande bourgeoise. Le discours social est tranchant, avec cette Amérique qui devient totalitaire grâce à la propagande subliminale (incitant la population à, aux choix : consommer, obéir ou encore oublier toute forme de liberté) retransmis par les médias (la télévision, les journaux ou encore les panneaux publicitaires), sans oublier cette police fasciste qui vient rappeler l’ordre autoritaire.


Le réalisateur brosse un portrait au vitriol d’une Amérique désenchantée & consumériste. La façon avec laquelle le cinéaste dépeint les extraterrestres y est brillante (ils sont d’une rare laideur et ressemblent à des cadavres en putréfaction). La mise en scène sans fausse note, l’interprétation des acteurs (l’ex-catcheur Roddy Piper & Keith David) et le message délivré par le film font de cette œuvre, un véritable classique du cinéma science-fictionnel. Invasion Los Angeles (1988) est une satire sociale qui n’a rien perdu de sa vigueur plus de trente ans après.


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RENGER

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