Quand la légende est plus belle que la réalité, imprimez la légende

Je ne revendique ni la paternité de cette phrase, que les puristes auront reconnu, ni même son association à Invictus malheureusement, mais cela traduit néanmoins bien mon sentiment.

À plusieurs reprises, on ne peut s'empêcher d'émettre quelques réserves quand à la "beauté" de ce conte moderne, réserves qui seront bien vite confirmées à la faveur de quelques recherches sur le Net.
Sans revendiquer l'exactitude, le film se veut une fresque relativement fidèle, le récit d'une page d'histoire récente où politique et sport se trouvèrent mêlés (ha ha ha) de façon un peu inattendue et prouve, si il était besoin, qu'ils ne sont finalement pas toujours si éloignés qu'il y paraît.

Faisant fi, donc, des quelques zones d'ombre entourant la compétition de 1995 et le parcours qui mena l'équipe d'Afrique du Sud à la victoire, Invictus se "borne" à nous offrir de belles scènes, une vision finalement assez complète des enjeux et tractations qui ont entouré ce choix.
Il y adjoint des images de Rugby qui, à défaut de satisfaire les connaisseurs, plongeront les novices dans la boue et les chocs.
Il brosse le portrait d'un Mandela dans tout ce qu'il a d'humain et d'intelligent, à la fois diplomate avisé et stratège accompli.

Glissant peut-être un peu rapidement sur les difficultés sociales précédant et entourant la Coupe du Monde, Eastwood se concentre sur les protagonistes principaux, la construction lente et fastidieuse de cette belle histoire, les rouages et mécanismes qui la sous-tendent, et son dénouement connu de (presque) tous.
Cette vision en accéléré de la réconciliation de tout un peuple, "simplement" autour d'une victoire sportive peut laisser dubitatif, sauf que l'on sait très bien ce qu'il en sera 3 ans plus tard en France, puis l'an dernier en Afrique du Sud justement, avec la coupe du monde de Football. Unis dans la victoire, divisés dans la défaite.

On aurait apprécié un portrait du pays un peu plus fouillé, que le film serve davantage de prétexte à une découverte de cette Afrique du Sud souvent mal connue.
Oh, sans pour autant changer le fil conducteur, ce parallèle inédit entre politique et sport étant séduisant en lui-même, mais en y ajoutant une touche de sociologique un peu plus affirmée.
Je ne sais pas, c'était sans doute délicat en si peu de temps.

Reste que, avec une BO aux petits oignons, sans forcément prendre d'énormes risques mais nous guidant du coup avec grand plaisir au travers de cette aventure inextricablement liée aux deux hommes qui acceptèrent ce pari, magistralement incarnés par Matt Damon et Morgan Freeman, Clint Eastwood signe, sinon son meilleur film, en tout cas une réussite indéniable.
SeigneurAo
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le 25 août 2011

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SeigneurAo

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