Irma la Douce par raisin_ver
Shirley MacLaine est une habituée des rôles assez difficiles, avec des personnages peu évidents à interpréter.
Dans La garçonnière, elle interprète une jeune femme manipulée par les hommes, un peu sotte (elle rate un examen de dactylographe car elle ne sait pas correctement écrire), aux sentiments un peu enfantins vis-à-vis de ses amants, dans La rumeur, son personnage est également tourmenté par ses sentiments, dans Sierra toride, elle incarne une bonne sœur qui renferme une surprise de choix. A chaque fois, elle s'en sort de façon remarquable, mais dans Irma la douce, le bouchon est peut-être poussé un peu loin même si ce n'est jamais évident d'interpréter une fille de joie, encore moins de la rendre sympathique.
Irma est donc une gagneuse qui s'éprend de son souteneur ancien membre intègre de la police...Scénario relativement incroyable qui amène encore son lot de surprises puis, quand on pense avoir fait le tour des évènements improbables, en rajoute une couche, pour dans l'ultime scène, en remettre une dernière.
La surprise et la bonne humeur initiale font donc place à l'incrédulité puis à l'écœurement comme devant un met trop copieux. D'autant que le film s'étire sur deux heures quinze. Les décors donnent un faux air de carte postale d'un Paris que je remercie de n'avoir jamais connu, les seconds rôles sont à oublier, à l'exception de moustache. A noter que le début du film est une copie carbone de celui d'Ariane, en moins bien. Reste une jolie représentation des Halles, surtout quand Nestor Patou (ce nom !) doit y gagner sa croute.