Si comme moi vous n'aviez jamais entendu parler des Von Erich avant de découvrir "The Iron Claw", sachez qu'il s'agit d'une famille légendaire dans l'univers du catch américain. Connue autant pour ses titres sur le ring dans les années 80, que pour une série de drames personnels qui ont suivi.
Soyez prévenus, Sean Durkin n'a pas du tout choisi la forme d'un biopic sportif pour aborder son sujet. Le catch en lui-même est ici très secondaire, voire tertiaire. De même, le récit ose régulièrement des ellipses étonnantes, pour se focaliser sur la vraie thématique : la famille.
Les Von Erich sont présentés comme écrasés par leur paternel. Jack "Fritz" von Erich (Holt McCallany, bien oppressant), un père qui a passé sa vie à poser des exigences, à instiguer une compétition malsaine entre les frères, à les contrôler, à empêcher toute forme de communication saine.
On aura donc le portrait d'une véritable implosion familiale, causée en partie par ce tyran involontaire. Jusqu'à l'ironie du titre : l'iron claw est la prise de catch signature de la famille, mais évoque évidemment l'emprise du père sur ses enfants.
Le film tacle aussi l'univers du catch. Ce monde où le business et le show dominent tout, les combats étant pré-arrangés. Ceci étant présenté comme une forme d'hypocrisie toxique, rajoutant au malaise ambiant.
L'ensemble est réalisé efficacement, avec quelques scènes étonnantes (l'intro en noir & blanc, hommage à "Raging Bull" ?). Et des acteurs sensibles, dont un Zac Efron métamorphosé, ou la Britannique Lily James qui a pris l'accent texan (!).
Un drame intéressant.