Accusation de haute trahison.
Ma critique va se diviser en deux points: celui du cinéphile lambda et celui du fan.
Le cinéphile a fortement apprécié le scénario rempli de surprises comme on en voit que trop rarement dans le cinéma actuel américain. Shane Black a réussi a s'approprier la mythologie Marvel et le personnage de Tony Stark / Iron Man. La crise identitaire du héros n'a jamais été aussi forte, celui ne sachant plus vraiment qui il est ou ce qu'il devient. Traumatisé par l'attaque des Chitoris à New York, il subit un syndrome post-traumatique, comme peuvent le vivre les soldats qui reviennent du front. Une idée brillante parmi tant d'autres encore, qui font de ce film un long métrage totalement à part dans la continuité Marvel. Un renouveau dans la vision artistique ? Peut être, et tant mieux !
Quant au fan, il a moyennement apprécié le scénario rempli de surprises qui cassent du sucre sur la mythologie Marvel. Impossible de s'étendre sans spoiler, mais le fan que je suis s'est senti berné à un certain moment par la tournure des événements. Dur à avaler sur le coup, cette "trahison" permet une formidable vision des choses, mais aussi un coup de couteau dans le dos des fans pur et dur.
Au final, un excellent film maîtrisé, mais qui risque d'en frustrer plus d'un. Shane Black continue d'explorer l'aspect théâtral de ses personnages et on sent intensément qu'il a mis du sien dans ce film. Berner son public, c'est son leitmotiv et ce script lui en donne parfaitement la possibilité. C'est une grosse surprise, et la réaction urticaire de s'être fait tromper est un peu ambivalente. Dans le fond, le spectateur ne demande que ça, d'être surpris. Mais sur cette mythologie, la frustration atteint le point paroxysmique d'une communauté de fan. Sociologiquement, Marvel et Shane Black ont réussis leur tour. Cinématographiquement, c'est une énorme réussite et fait rentrer Iron Man 3 dans le haut du panier des meilleurs blockbusters hollywoodien.