Les minorités ont de plus en plus droit à leurs comédies romantiques personnalisées. Ne jugeons pas cette mode, là n’est pas le but, mais plutôt ce dont elle accouche. On en a eu pour le public afro-américain, pour le public hispanique, pour le public gay et même pour le public chinois (voir le carton américain de « Crazy Rich Asians » l’été passé). Hollywood continue dans cette veine potentielle de dollars faciles en proposant une comédie romantique mettant en vedette une personne en surpoids avec ce « N’est-ce pas romantique ? » d’agréable facture. Après Melissa McCarthy mise à l’honneur dans de nombreux films, c’est au tour de Rebel Wilson, second rôle phare de succès récents tels que « The Hit Girls » de tenir la vedette d’un film du genre avec ses formes et son bagout. La vraie bonne idée de cette comédie sentimentale et ce qui lui permet de se différencier assez largement du lot est de déconstruire gentiment le genre qu’elle illustre.
Un peu comme dans « L’Amour extra-large » des frères Farrelly sorti il y a près de vingt ans, l’une des rares comédies romantiques avec comme héroïne une personne bien en formes, qui prenait le genre à revers avec malice, ce film sorti à point nommé à la Saint-Valentin détourne avec plaisir les codes et les clichés si balisés des rom-coms. Et le genre est passé à la moulinette avec un plaisir jubilatoire durant une heure avant de relativement rentrer dans le rang sur la fin avec une morale sympathique sur l’acceptation de soi. Après on ne va pas trop en demander, on est quand même dans une comédie romantique, quand bien même elle flirte gentiment avec la parodie réussie et jamais médisante de ses nombreux et glorieux aînés. Il n’y a pas vraiment de films visés, c’est le genre dans son ensemble qui est pris à contre-pied. Et c’est dans la plupart des séquences, bien vu et il y a matière à vraiment rigoler.
Car oui dans « N’est-ce pas romantique » on rigole souvent avec cette Nathalie qui débarque dans un monde un peu trop parfait, lisse et niais. L’analyse est bonne et les ressorts de ce type de films sont bien décortiqués, même si on aurait aimé quelque chose d’encore plus impertinent et osé. Tout cela reste en effet un peu trop gentil. Le happy-end de rigueur n’est pas trop rose bonbon et se termine par un numéro de comédie musicale bien envoyé (tous comme les deux autres qui l’auront précédé). Rebel Wilson fait preuve d’un bon abattage comique et le film a pour lui d’être court et rythmé de manière à ne jamais ennuyer le spectateur. Alors, pas trop de niaiseries, des gags bien réussis et drôles et un amusant et ludique contre-pied au genre pour la Saint-Valentin, on prend !
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