Dans le genre "film d'horreur avec des bébêtes méchantes où mutantes où les deux", Isolation, film irlandais au budget limité fait plaisir et surprend agréablement.
Qui dit budget limité dit souvent : effets spéciaux ridicules et film qui vire à la parodie, ce qui peut être drôle, mais qui a tendance à être un peu trop récurrent. Sinon, si comme Billy O'Brien on possède un tant soit peu de jugeote, on décide de suggérer beaucoup et de montrer peu, et ici, c'est plus qu'efficace (le monstre s'inspirant clairement de l'alien de Ridley Scott). Les attentes que l'ont peut avoir envers ce genre de film sont remplies, grâce à une mise en scène qui instaure, et ce dès la première scène du film, dégoût et tension, lorsqu'une vétérinaire auscultant une vache prête à mettre bas (je ne vous fait pas de dessin) se fait mordre par le bébé qu'elle porte !
Jamais de tape à l'oeil, une ambiance de plus en plus poisseuse et oppressante, le film réussit l'exploit de nous conter une histoire de vaches mutantes risquant de contaminer toute l'espèce humaine si la contagion s'étend au-delà du huit-clos de la ferme où elle est pour l'instant confinée, sans tomber dans le ridicule ! J'avoue pourtant avoir eu des doutes à la lecture du résumé, mais non, bien qu'il n'évite pas quelques maladresses (comment expliquer à ce brave fermier qu'aller patauger dans 1 mètre 50 d'eau avec son tracteur n'est peut-être pas l'idée du siècle ?).
Ajoutez à cela de plutôt bons acteurs, des effets sonores qui ne vous percent pas les tympans et une photographie assez soignée, et vous obtenez Isolation. Un film qui, même s'il ne le ré-invente pas, fait du bien au film de "monstres". Merci !