C'est vierge de toute bande-annonce et même de synopsis que j'entre dans le film, uniquement menée par une affiche intrigante qui promettait une peur contenue entre quatre murs.
It Comes at Night commence bien son entrée, au sein d'une maison isolée où une famille est en proie au deuil face à la menace d'une maladie. Puis les enjeux se font plus grands quand il est question d'un ailleurs tout aussi isolé sous fond de contagion. Pourtant le film n'effleure qu'à peine un sujet qu'il pouvait porter bien mieux. L'idée ingénieuse de présenter ses personnages à travers un masque, suffisait à la suffocation du spectateur. Mais le réalisateur a voulu créer une autre ambiance, empruntant les chemins du film d'horreur par le biais du cauchemar au lieu de se concentrer sur la menace invisible de la maladie. Si on la ressent par moment c'est pour mieux emprunter encore au cliché du genre : la porte rouge, le chien qui court après quelque chose dans les bois, les visions sanglantes. Autant de scènes qui au final ne portent pas l'histoire mais suffisent juste à créer une angoisse là où il n'y en a pas. C'est d'ailleurs quelque chose qui m'agace dans les films, cette propension à utiliser le cauchemar pour faire peur, sauf qu'une fois qu'on comprend la rengaine, le spectateur se lasse.
La maison offrait aussi un champs d'angoisse avec son aspect rustique et ses recoins mais elle n'est hélas jamais vue dans son entièreté. Au contraire du récent The Jane Doe Identity, qui lui s’affaire à nous présenter les lieux pour mieux y nourrir une angoisse.
Au final il n'y a rien de nouveau en terme de réalisation pour retrancher le spectateur dans le frisson. C'est du côté de la psychologie des personnages qu'il faut creuser pour dégager les vrais enjeux du film. Mais même là, des pistes sont lancées sans plus d'approfondissement : pour exemple la libido d'un adolescent retranché avec ses parents qui se réveille au contact d'une jeune femme, reste la aussi en suspend sans apporter plus à l'histoire. Il y a beaucoup de petits détails du même genre qui semblent plus là pour l'apparat, en tant que péripétie, mais sans plus de profondeur. La paranoïa prônée par le film n'est pas assez accentuée et on se sent déçue par une psychologie facile, tant le sujet est au cœur d'une série ou de plusieurs films d'anticipations du même genre (avec ou sans zombies).
On sent le côté indépendant du film surfant sur une vague minimaliste appréciable mais pas assez poussé dans le scénario, et avouons-le ici, ni dans la mise en scène.
On ne s'ennuie pas, mais on descend très vite son taux d'adrénaline pour finalement ressortir sur une déception !

LuluCiné
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le 21 juin 2017

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