It Comes At Night fait partie de ces œuvres qui construisent leur tension autour de l’absence de réponse à un phénomène donné. Ce qui se passe à travers le monde revient constamment dans les discussions des personnages : « tu sais ce qui est arrivé dehors ? » demande le personnage de Joel Edgerton à son prisonnier. Pas un téléphone, pas un flash radio, pas une seule une de journal n’apparaîtra au cours du film. Si vous vous attendiez à savoir ce qui a forcé cette famille à se couper du monde, c’est quasi-râpé. Quasi, car la menace est présente, constamment, mais on ne saura jamais précisément ce dont il s’agit.
Le réalisateur sait jouer de son cadre pour rendre l’ambiance de son film encore plus oppressante : les bandes noires se resserrent dès lors que la tension s’installe. D’abord réservé aux cauchemars du fils, le procédé s’adapte bien vite à la réalité lorsque l’horreur prend inévitablement le pas sur la raison. Le dernier tiers du film embrasse la violence avec ferveur, dans un stress permanent. Une violence autant physique que psychologique, dont le dénouement renvoie, en miroir, à la toute première scène du film : malgré tous nos efforts, le mal finit toujours par s’immiscer et à gangréner le reste. Le mal est-il réellement à l’extérieur, ou cherche-t-on juste à se persuader qu’il n’est pas déjà en nous ?
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