Présenté comme un film d'horreur intimiste, réalisé par un jeune inconnu américain et mettant notamment en scène les confirmés Joel Edgerton et Carmen Ejogo ainsi que la prometteuse Riley Keough, It Comes At Night est une sacrée douche froide pour ne pas dire une déception. L'histoire d'une famille recluse luttant pour sa survie dans un monde ravagé par une maladie inconnue, on connait déjà. Aussi fallait-il à son metteur en scène des idées neuves pour proposer quelque chose d'original, chose que Trey Edward Shults ne fait absolument pas.
On sent clairement le manque de budget compensé par un décor restreint (le film est quasiment en huis-clos), une photographie maîtrisée et quelques cadrages élégants mais c'est hélas tout. Comme si la sempiternelle excuse de présenter un long-métrage fauché avec des plans lancinants ne suffisait pas, le scénario ne propose pas grand chose, ne va jamais au bout de ses rares idées. Qu'il n'explique pas d'où vient l'épidémie, ça on s'en cogne. Mais Shults n'arrive pas à rendre ses séquences dramatiques, anxiogènes ou éprouvantes, comblant un vide scénaristique effarant par des flashs esthétiques inutilement bariolés.
Concept de The Walking Dead sans la menace zombie, se concentrant sur les rapports humains en temps de crise, It Comes At Night n'arrive justement pas à développer ses personnages, à rendre des séquences sous tension palpables, à proposer une paranoïa dont on espérait un minimum de présence vu la teneur du script. Le concept imaginé par Sartre est éculé (La Nuit des morts-vivants, Reservoir Dogs, The Divide et j'en passe) et Trey Edward Shults, coincé entre vouloir faire un film intimiste avec une histoire mince comme une limande, ne délivre au final que de beaux plans creux et une direction d'acteurs en somme correcte. Décevant.
Même le titre du film n'explique pas grand chose (si vous avez la réponse, le bloc commentaire est ci-dessous).