Le cinéaste palestinien quitte sa terre natale pour des contrées qu’il imagine plus sereines. Mais que ce soit en France ou aux États-Unis, ce qu’il y découvre semble plus inquiétant encore qu’un pays en guerre.
Ah Paris, ses terrasses de cafés, ses parcs séculaires et ses élégantes qui défilent au ralenti comme sur un podium. Le bonheur à portée de regard ? Mais la police rôde à chaque coin de rues, les avions de chasse enfument le ciel et les tanks défilent sur l’avenue. L’ambiance est à la paranoïa et au chacun pour soi. New York ne fait guère mieux en dotant chaque citoyen d’une arme automatique ou en coursant dans les parcs les anges déchus. Le monde est un paradis perdu. Alors on sort pour oublier tous les problèmes, alors on danse.
Témoin privilégié et silencieux de cette société malade, Elia Suleiman incarne un doux mélange de Droopy, Buster Keaton et Jacques Tati réunis. Les saynètes qu’il propose, décousues et parfois trop étirées, se teintent d’une poésie amusante, tout en laissant le grinçant s’immiscer. Une approche détournée du conflit qui ne semble pas convaincre ses producteurs… à l’écran.
6.5/10
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