Le meilleur film que je vois de la part de Claude Lelouch.
Déjà en terme d'image, j'ai été très vite bluffé par la qualité des plans proposés et de la photographie, signée Jean Yves Le Mener (qui pourtant n'a collaboré qu'à des films assez mineurs, hors Lelouch).
Il est vrai que la beauté des paysages et de la nature se suffit à elle-même, et aura sans doute facilité la tâche des techniciens, mais certaines scènes plus neutres bénéficient également d'un soin remarquable.
Indissociable de l'image, le son : Francis Lai signe une bande originale magnifique, qui saisit parfaitement l'essence d'"Itinéraire d'un enfant gâté", et fait partie intégrante de son identité profonde.
Et puis les comédiens : Belmondo off course, échappé de ses polars tac tac badaboum, qui s'offre un dernier grand rôle, histoire de boucler proprement une carrière remarquable. L'acteur EST Sam Lion, cet enfant gâté qui a cassé tous ses jouets, ce jouisseur d'une vitalité incroyable, ici passionné de cirque et d'animaux sauvages.
Face à l'icone, un Richard Anconina qui trouve le rôle de sa vie, dans la peau de ce loser paumé au grand cœur. Ces deux-là nous offrent quelques scènes d'anthologie, à l'image de leur conversation culte dans une chambre d'hôtel miteuse…
Et encore Daniel Gélin, Pierre Vernier, Michel Beaune, Béatrice Agenin, Lio…
Tout n'est pas parfait toutefois : cette très jolie histoire reste cependant imprégnée de quelques reliques de niaiserie et de balourdise typiquement lelouchiennes.
Plus gênant encore, le choix de Marie-Sophie L pour jouer Victoria, la fille de Sam : une erreur de casting manifeste qui vient gâcher la plupart des scènes auxquelles elle participe, et empêche le film de décoller d'un cran supplémentaire. Je note au passage qu'après la période Lelouch, la carrière de la comédienne est restée au point mort, pour finir à sa juste place, à savoir au casting du soap "Plus belle la vie"...
Quitte à imposer ses épouses au générique de ses films, je préférais quand Lelouch fréquentait Alessandra Martines...