Clark Gable (1901) s’enrôle en 1942 dans l’US Air Force, il effectue cinq missions comme mitrailleur sur B-17 et finit major.
L’anglais Cary Grant (1904) traverse la guerre à Hollywood, versant tous ses cachets à des œuvres de charité. Il prend la nationalité américaine pour désamorcer la polémique sur sa non incorporation.
James Stewart (né en 1908), titulaire d’une licence de pilote professionnel, s’engage dans l’US Air Force, obtient d’accomplir un tour d’opération complet au dessus de l’Allemagne sur B-24 et sera promu général de brigade en 1959.
John Wayne (1907) est marié et père de quatre enfants. Toutes ses demandes d’engagement sont rejetées. Lui, qui incarna d’innombrables guerriers, en conservera toute sa vie le remords.
Nous sommes en 1949. Le président Truman se prépare à affronter la Russie soviétique. Il exige des divisions blindées pour retarder le rouleau compresseur de l’Armée Rouge, une flotte pour traverser l’Atlantique et des escadres de bombardiers lourds pour vitrifier les villes adverses. Le corps des Marines est promis à la dissolution. Ces derniers ne l’entendent pas ainsi et font jouer leurs réseaux. Quoi de mieux qu’un film pour soulever l’opinion ? Un long métrage célébrant leur plus illustre fait d’armes. Allan Dwan, stakhanoviste aux 250 films, assurera la réalisation. Il souhaite une vedette… Ce sera John Wayne. Ce dernier hésite à endosser le rôle, jusqu’à ce qu’il apprenne l’objectif de la production : le patriote se ralliera au drapeau.
Iwo Jima est une île sans charme de 21 km2 perdue au milieu du Pacifique, mais idéalement située sur la route du Japon. Elle coutera 22.000 morts et 216 prisonniers (dont seulement 22 conscients !) aux Japs ; 6.821 morts et 19.000 blessés aux Ricains, sur 70.000 soldats débarqués.
Iwo Jima n’est point une œuvre de propagande, mais le fruit d’une commande. Loin de diaboliser l’ennemi et de pousser à l’enrôlement, le film magnifie le courage des Marines. Il mêle habilement images d’archives et prises de vues. La peur, l’ennui, la violence, la souffrance et la mort absurde, car imprévisible, sont dévoilés, mais dans un style suranné. Le pitch est simple : le vieux sergent John M. Stryker / John Wayne prend en charge une escouade de recrues : un fils de héros en colère (John Agar), des jumeaux bagarreurs, un petit juif et un grand costaud… Il s’engage à en tirer des guerriers. Ils vivront un premier assaut sur Tarawa, avant d’entrer dans la légende.
Eastwood est plus convaincant en peau de vache leatherneck dans Le maître de guerre. Le Duke est trop poli, trop distingué, trop lisse pour incarner un simple sous-officier. De plus, j’ai vu cette histoire cent fois ! Certes, mais difficile d’en vouloir au scénariste, puisque c’est le succès du film qui générera les dizaines de clones.