Seul survivant d'une patrouille décimée en 1918, un homme a juré que la guerre n'aurait plus jamais lieu. 18 ans après son J'accuse muet, Abel Gance tourne un remake, en utilisant certains plans de l'oeuvre originelle, alors que la deuxième guerre mondiale devient de plus en plus probable. Film d'un humaniste et d'un pacifiste convaincu, ce deuxième J'accuse est prémonitoire du conflit qui s'annonce. D'un lyrisme parfois désuet, Gance se transcende dans un final hallucinant où les morts de 14 reviennent pour empêcher de nouveaux massacres. Avec un Victor Francen dément et des gueules cassées véritables au premier plan, le film devient comme une vision de l'enfer. L'avertissement ne suffit pas, on le sait aujourd'hui, mais ses images fantastiques restent cauchemardesques.