⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.

{ SPOILER ALERT } Ame sensible s’abstenir. Car ce film ne va pas dans la dentelle. A l’image d’un thriller coréen, on se retrouve face à des scènes très gores où rien ne nous est caché jusqu’à la dernière goutte de sang. Jusqu’au dernier membre ingurgité. Des scènes qui provoquent de grosses sueurs froides face à tant de sadisme, de violence. Une histoire simple mais racontée de manière explosive et assez impressionnante (exemple avec la scène du taxi). Un film cru et dynamique avec cette ambiance pesante et angoissante. Mais avec aussi tant de tristesse face au deuil de Soo-Huyn où on ne peut que comprendre son envie de vengeance. S’en suit rapidement une vendetta envers le serial-killer. Ce psychopathe sans foi ni loi appâté par l’appel du sang qui finira par faire surgir le monstre qui se cachait en Soo-Hyun au fur et à mesure de cette chasse malsaine.


On finit par vouloir se faire justice soi-même, n’ayant plus confiance au système. La preuve, les policiers semblent dépassés et incompétents face à tout ce qu’il se passe. Seul So-Hyun semble faire bouger les choses. Ou bien les empirer… Se pose alors la question de savoir si se faire justice est la solution. Ici, Soo-Hyun a subi tant de pertes à cause de ça. Arrivera-t-il à assumer les conséquences de ses actes ? A supporter ce qu’il a fait ? Ce qu’il est devenu ? Cela ne va-t-il pas finir par ronger son âme ? (Si ce n’est pas déjà fait…) Cela vaut-il la peine face à un meurtrier déshumanisé qui ne ressent aucun remord (même quand il est à deux doigts de se faire trancher la tête…) ? On ne peut rivaliser avec ce genre d’individu au risque de se perdre, de ne plus se reconnaître et de ne pas valoir mieux qu’eux..


Au niveau de la mise en scène, j’ai apprécié la symbolique du chemin. Comme un jeu de piste qu’il faut suivre pour connaître les péripéties. Exemples : Plan en plongée verticale sur le tueur en série qui trainent la petite amie dans la neige : il faut suivre les longues traces de sang pour connaître la suite. Les longs écarts entre les personnages comme pour montrer qu’il y a du chemin à faire avant d’arriver à ses fins (ex : entre le tueur en série dans son fauteuil roulant et l’infirmière – entre le tueur en série et l’agent secret dans la serre avec ses lampes qui clignotent permettant aux rivaux de se découvrir enfin). La longue corde qui permettra d’achever une bonne fois pour toute notre psychopathe. La dernière scène où on a un plan d’ensemble sur la route où marche Soo-Hyun et où il se stoppe net : comme s’il était enfin arrivé au bout de cette chasse, de son but et que le périple s’arrêtait là.


On a aussi la symbolique de la porte (ex : travelling arrière sur ce trou béant dans le mur de brique : la petite amie est tombée dans le piège du tueur en série). A chaque porte traversée, on franchit une étape de notre périple. Cette porte est souvent franchie par Soo-Hyun comme un héros prêt à apporter la justice. Exemples : Quand il découvre la vérité en ouvrant la porte dans la chambre du psychopathe. Quand il entre dans la pièce pour sauver l’infirmière. Quand il arrive à entrer dans le chalet en forçant la serrure. La portière de sa voiture qu’il éclate lui permettant d’embarquer avec lui son rival. Et bien sûr, la fameuse porte qui sera fatale à notre serial-killer (qui nous livre un joli œil pour œil, dent pour dent ;))


Dernier plan. Soo-Hyun craque, lâche prise, et éclate en sanglot. Lui qui était toujours dans le contrôle jusque-là. Et c’est comme si on relâchait la pression avec lui. Pleure-t-il la mort de sa fiancée ? S’accorde-t-il enfin de faire son deuil maintenant que sa tâche est accomplie ? Ressent-il du soulagement ou bien de l’insatisfaction, réalisant que la mort de son rival n’a rien soulagé à sa peine ? Ou pleure-t-il de honte ? Se cachant les yeux comme s’il avait honte de ce qu’il était devenu. Un monstre ?


Ce qui nous amène à nous demander : qui des deux a rencontré le Diable ? Ce monstre sanguinaire que rien n’arrête, même pas la torture incessante que lui inflige son adversaire, qui n’a pas peur de la mort (car le Diable incarne la mort ?) ou bien notre agent-secret qui finit par gagner cette chasse éprouvante, se dévoilant au fur et à mesure du film, de façon inquiétante et alarmante ?


En résumé, une histoire sombre et macabre portée par deux acteurs impressionnants dans leur rôle respectifs (Choi Min-sik déjà remarquable dans « Old Boy ») à la réalisation quasi-parfaite, que je recommande à ceux qui aiment le polar dans toute sa complexité et qui ont l’estomac bien accroché ;)

OcaneDupont
7
Écrit par

Créée

le 5 nov. 2020

Critique lue 72 fois

2 j'aime

Océane Dupont

Écrit par

Critique lue 72 fois

2

D'autres avis sur J'ai rencontré le diable

J'ai rencontré le diable
Sergent_Pepper
4

Cannibales au low cost

Qui a vu A Bittersweet Life sait à peu près quoi s’attendre avec cette nouvelle livraison de Kim Jee-Woon : vengeance à tous les étages, sur les terres bien balisées sur thriller coréen, formaliste...

le 7 févr. 2016

81 j'aime

12

J'ai rencontré le diable
Truman-
9

La vengeance ultime

Kim Jee-woon considéré comme le "Tarantino" Coréen ( je ne comprend même pas cette expression mais bon c'est écrit sur mon Blu-Ray donc je la reprend ), n’hésite pas ici avec son "Diable" a donner un...

le 11 sept. 2013

70 j'aime

4

J'ai rencontré le diable
Nikki
9

I Am Hell.

J'ai rencontré le diable est la troisième contribution de Kim Jee-woon au 7ème Art que je visionne. Après un Le Dernier Rempart américanisé qui redorait le blason perdu d'Arnold Schwarzenegger puis...

le 23 août 2013

51 j'aime

6

Du même critique

Les Autres
OcaneDupont
7

"Tôt ou tard, ils vous trouveront.."

{ SPOILER ALERT } Très bon film qui mérite d’être regardé si l’on aime les histoires de fantômes. Plus thriller que film d’épouvante néanmoins, avec une interprétation très correcte de Nicole Kidman...

le 4 nov. 2020

2 j'aime

1

Mr. Nobody
OcaneDupont
7

"C'est le plus beau jour de ma vie"

{SPOILER ALERT} C'est un film qui veut nous perdre pour mieux nous trouver. J'ai aimé ce film pour les messages véhiculés. Bourré de références philosophiques, c'est un film qui m'a poussé à...

le 11 janv. 2021

1 j'aime

Amours chiennes
OcaneDupont
7

"Tel maître, tel chien"

Un film qui porte bien son nom. Un film qui montre que la vie peut vraiment être chienne qu'importe qui tu es, qu'importe ta classe sociale. Que tu sois un ado amoureux plein d'espoir, un sans-abri...

le 2 nov. 2020

1 j'aime