Après le meurtre sauvage de sa fiancée, un membre des services secrets traque le tueur en série responsable. Oubliez les conventions des films de serial killer, et les enquêtes policières & policées. Ici, ce qui intéresse Kim Jee-woon n’est pas l’enquête, qui est rapidement expédiée. C’est l’exaction brutale que va mener un anti-héros, qui se révélera aussi sombre que son adversaire.
Disons-le d’emblée : âmes sensibles s’abstenir ! « Akmareul boatda » est une œuvre ultra violente, aussi bien sur le fond que la forme. Le film offre un portrait très pessimiste de la Corée du Sud, qui semble peuplée de policiers complètement à la ramasse, de victimes totalement impuissantes, et d’une ribambelle de tueurs psychotiques qui se croisent et se complaisent. Un univers volontairement davantage cauchemardesque que plausible, que n’aurait pas renié David Fincher. Et qui donne lieu à de nombreuses séquences de mutilations des plus sanglantes et dérangeantes, filmées de manière horrifique et nerveuse à souhait.
Au milieu de tout cela, notre protagoniste sera un justicier aussi implacable que ses proies, et l’on verra sa descente aux enfers, nous questionnant sur qui est réellement le Diable du titre. A ce niveau, les deux acteurs principaux sont redoutables. Lee Byung-hun parvient à évoquer une certaine sensibilité malgré ses méthodes de torture dignes du Moyen-Age, causées par la perte d’un être cher. Choi Min-sik est quant à lui glaçant en tueur vicieux féroce, et au sang-froid à toute épreuve, qu’aucune entrave physique ne semble pouvoir arrêter.
Ce délire infernal est maîtrisé visuellement de bout en bout, et prend aux tripes autant qu’il nous interroge, à coup de marteaux dans la figure.