"Je crois qu'il souffre." Je ne pourrais employer qu'à contre-cœur le mot "croire" dans ce contexte.
Accrochée au mur ou brandie sur le sweat-shirt du meurtrier, la figure christique domine les brebis égarées depuis le sacrifice de l'agneau. Et pourvu que l'on suive le chemin tracé sur la neige pure par le berger répandant le sang de l'animal égorgé, on connaîtra la joie de se faire soi-même justice. Au livre de l'Exode, on trouve : "Lorsque des hommes se querellent une femme enceinte, si le fœtus est extrait et que la femme survit, une amende sera imposée par le mari de la femme, et le coupable paiera au taux usuel. Mais si la femme meurt, tu paieras œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, plaie pour plaie." S'avancer dans l'ombre du Seigneur, c'est certes s'assurer la "réparation", mais qu'apporte-t-elle vraiment ? Puisses-tu continuer alors à avancer les yeux bandés comme lorsque tu poursuivais ta quête vengeresse et ainsi ne jamais réaliser ce que tu as fait de toi !