Mécanique de la vengeance sans fin où se télescopent les monstrueuses abîmes de la cruauté. À trop embrasser le Diable se mutilent les âmes.
Qui embrasse le plus le Diable? Celui qui commet des crimes ou celui qui se venge avec des méthodes aussi terrifiantes ? C'est comme si les deux psychés, celle du psychopathe meurtrier et celle de celui qui le chasse semblaient se télescoper en se répondant en tous points. Dans cette descente aux enfers, le « chasseur » aux pulsions irrépressibles est aussi ambigu et borderline que le criminel insensible à la peur et à la douleur, incapable d’empathie pour ce qu'ont vécu les victimes. C’est un duel effrayant de perversité où l’on ne sait plus qui est le monstre… La citation de Nietzsche me semble appropriée : Kim Jee-woon nous confronte à une vraie question morale. Ne devient-on pas un monstre quand on va jusqu’au bout de cette mécanique malsaine de la vengeance ? « Vous qui combattez les monstres, prenez garde à ne pas en devenir un. À trop sonder l’abîme, l’abîme se met à nous scruter. » Nietzsche