Le sadisme (et le masochisme) au rang d'art.
Certainement l'oeuvre noire coréenne la plus extrême, la plus choquante et la plus perverse. Jee-Woon Kim décide d'aller très loin dans le transgressif en proposant un jeu de chat et de la souris macabre entre un serial killer qui ferait passer Hannibal Lecter pour un agneau (héhé...) et un agent secret vengeur qui n'a rien de très sympathique non plus (d'ailleurs le faciès très lisse de Byung-Hun Lee contraste parfaitement avec l'extrême violence de son personnage). Avec toujours beaucoup de méticulosité dans la réalisation, le coréen trouve sa maturité en distillant une ambiance étouffante, glauque, à la fois révulsante et fascinante. Mutilation, torture, viol, kidnapping,cannibalisme, rien ne nous est épargné et l'on ressort clairement bouleversé d'un tel film. Le scénario est solide, la mise en scène très dynamique (les 2h20 passent très vite) et l'intensité dramatique particulièrement travaillée. L'acteur Min-Sik Choi démontre une nouvelle fois ses compétences exceptionnelles pour jouer les tordus et les décors et terrains choisis feraient presque passer pour Disneyland les campagnes américaines et leurs sempiternels ploucs désaxés. Une pépite sombre, terrifiante et transgressive, du ciné fait avec les tripes, à réserver aux amateurs du genre, les autres y verront peut-être de la surenchère vaine et dégueulasse (en revanche si vous ne ressentez rien, consultez!).