Une traque morbide, jusqu'au-boutiste & nihiliste, qui ne semble jamais vouloir prendre fin.

Kim Jee-woon n'en finit plus de nous surprendre et de mettre sur un piédestal le cinéma sud-coréen. Après 2 soeurs (2004) & A Bittersweet life (2006), il nous revient avec un énième film coup de poing, un vigilante-movie qui n'a absolument rien à envier de ses prédécesseurs, grâce à un scénario brillamment écrit, où l’on y découvre un agent secret se lançant sur les traces d'un serial-killer incroyablement sadique, ce dernier ayant froidement assassiné sa femme, il va devoir redoubler d'efforts et d'ingéniosité pour pouvoir se venger.


Mais comment y parvenir face à un tueur en série de cet acabit ? Tout simplement en devenant aussi dingue que lui, c'est par le biais de la loi du Talion (lorsque le bourreau devient la victime) que le mari va trouver sa voie, en faisant souffrir atrocement ce dernier comme il l'a fait avec ses victimes.


Commence alors un effroyable jeu du chat et de la souris où à chaque fois que le tueur s'en prendra à une victime, il en paiera le prix fort puisque l'agent secret le suit pas à pas et n'hésite jamais à s'acharner sur lui, le bourreau devenant ainsi la victime et le justicier devenant à son tour le bourreau.


Qui est à blâmer, qui est à punir ? Sans cesse, le spectateur doit se faire sa propre opinion, Kim Jee-woon joue avec nos nerfs, grâce à une mise en scène parfaitement millimétrée (la scène du taxi nous offre une brillante chorégraphie (filmée en panoramique à 360°) entre les 3 protagonistes qui s’acharnent les uns sur les autres).


Niveau interprétation, là aussi le film fait très fort, en confrontant deux acteurs talentueux, avec d'un côté Lee Byung-Hun (qui interprétait déjà le rôle principal dans A bittersweet life) et de l'autre Choi Min-sik (que le monde entier à découvert dans Old Boy - 2004).


J'ai rencontré le Diable (2010) est un énième bijou d'horreur du cinéma sud-coréen, le cinéaste nous assène une véritable claque cinématographique, comme lui seul sait le faire, loin des vigilante-movie US qui en font des tonnes. Aucune limite ne semble être donnée aux personnages, on les suit à travers leurs mésaventures morbides jusqu'au-boutiste, une traque haletante, nihiliste & extrême qui ne semble jamais vouloir prendre fin.


(critique rédigée en 2011, réactualisée en 2020)


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger


« Il est pareil que nous. Il y prend du plaisir. Le frisson qu’on éprouve quand on chasse toi & moi. Attraper puis relâcher. Attraper puis relâcher. Il joue à chasser. Il aime ça à voir sa proie souffrir. »


Mes autres répliques

Créée

le 15 juil. 2011

Critique lue 389 fois

4 j'aime

RENGER

Écrit par

Critique lue 389 fois

4

D'autres avis sur J'ai rencontré le diable

J'ai rencontré le diable
Sergent_Pepper
4

Cannibales au low cost

Qui a vu A Bittersweet Life sait à peu près quoi s’attendre avec cette nouvelle livraison de Kim Jee-Woon : vengeance à tous les étages, sur les terres bien balisées sur thriller coréen, formaliste...

le 7 févr. 2016

81 j'aime

12

J'ai rencontré le diable
Truman-
9

La vengeance ultime

Kim Jee-woon considéré comme le "Tarantino" Coréen ( je ne comprend même pas cette expression mais bon c'est écrit sur mon Blu-Ray donc je la reprend ), n’hésite pas ici avec son "Diable" a donner un...

le 11 sept. 2013

72 j'aime

4

J'ai rencontré le diable
Nikki
9

I Am Hell.

J'ai rencontré le diable est la troisième contribution de Kim Jee-woon au 7ème Art que je visionne. Après un Le Dernier Rempart américanisé qui redorait le blason perdu d'Arnold Schwarzenegger puis...

le 23 août 2013

51 j'aime

6

Du même critique

Mad God
RENGER
8

30ans de tournage devant lesquels on hallucine bouche-bée devant le résultat.

Second long métrage pour le magicien des effets-spéciaux, après avoir apposé sa patte et sa légende sur bon nombre de films culte ou qui ont marqués toute une génération (La guerre des étoiles -...

le 22 juin 2022

37 j'aime

Monty Python - Sacré Graal !
RENGER
2

Armez vous de patience, c'est ce que vous avez de mieux à faire.

Premier long-métrage pour l'équipe des Monty Python où ils réalisent avec Monty Python, sacré Graal (1975) une comédie lourde, exaspérante et extrêmement vide. Certains gags sont beaucoup trop...

le 5 mai 2011

27 j'aime

18

Ready Player One
RENGER
2

Grosse désillusion, de la SF chiante à mourir

Une belle grosse désillusion le dernier Spielberg. Moi qui l'attendais avec une certaine impatience. Son grand retour à la SF, à grands renforts de coups marketings, je suis tombé dans le panneau et...

le 20 mars 2018

21 j'aime

25