Un très joli premier film, hélas passé inaperçu (moins de 50000 entrées), et jamais suivi d'un deuxième pour le réalisateur Frédéric Louf.
Je suis peut-être un peu trop enthousiaste au vu des autres notes, car tout n'est pas réussi dans "J'aime regarder les filles", un petit film qui reste assez anecdotique, mais j'ai vraiment été charmé par ce récit initiatique situé en 1981, au moment de la victoire de Mitterrand.
Faute de budget, la reconstitution s'avère minimaliste, et on a parfois l'impression que les personnages s'expriment comme des jeunes d'aujourd'hui.
On suit le parcours d'un étudiant issu de la classe populaire, aussi flemmard que débrouillard, dans sa découverte des grands sentiments, partagé entre une charmante fille à papa capricieuse, et une brunette romantique plus ordinaire, passionnée de poésie.
Agé d'une vingtaine d'années, le juvénile Pierre Niney irradie dans ce rôle et se révèle complètement aux yeux de la profession, tandis que Lou de Laâge fait preuve d'un charme dévastateur, parfaite en petite garce instable.
Plus discrète en meilleure copine rêveuse, Audrey Bastien complète ce trio équilibré, autour duquel gravite plusieurs seconds rôles talentueux, à l'image de l'attachant Ali Marhyar en colocataire gauchiste extraverti, ou du beau gosse Victor Bessière, impeccable en fils à papa tête à claques (étrange que sa carrière n'ait jamais décollé).
Certaines scènes se révèlent particulièrement marquantes, empreintes de poésie, d'humour et de romantisme : ainsi, toute la séquence autour du grand cru, finalement dégusté sur les toits de Paris...
Hélas, tout le film n'est pas de ce niveau : ainsi, l'arrière-plan familial est traité de manière assez expéditive, et globalement le film de Frédéric Louf reste un peu convenu et sans surprise.
J'ai tout de même passé un très bon moment devant cette comédie sentimentale à la fraîcheur réjouissante, que je recommande a minima aux fans de Pierre Niney qui seraient passé à côté.