Clint et Leo dans la facilité
Clint Eastwood. Leonardo DiCaprio. Lorsqu’un réalisateur de génie rencontre un acteur de talent, cela ne peut faire qu’un film incroyable. Et pourtant, J.Edgar déçoit. Les critiques sont médiocres voire mauvaises. Je ne m’attendais donc à rien en le voyant. Je cherchais juste à répondre à cette question ; J.Edgar a-t-il été victime d’une note sanction liée à l’attente qu’il procurait.
Commençons par un point positif ; le propos de J. Edgar est intéressant. Extrêmement intéressant. Certes tout le monde n’est peut-être pas passionné par ce personnage de l’ombre de l’histoire des États-Unis, chacun jugera. La création du FBI, la relation avec chacun des présidents, tout y est absolument nouveau et passionnant. Évidemment, l’on peut se demander où se situe le faux, le vrai, tout ce que nous affirme Clint dans ce film ne doit pas être pris au sérieux.
Les acteurs, sont absolument parfaits, retraçant une ambiance de sérieux si particulière de ces milieux où règnent l’austérité et le sérieux. Une ambiance donc, qui fait penser à celle de La Taupe, dans un pays différent. Ambiance liée a également au filtre, bien trouvé bien qu’un peu trop accentué donnant un effet très « vintage » à l’image, effet qui deviendra sans doute un peu démodé et ridicule à long-terme.
Le propos est bon mais le film s’égare rapidement sur l’histoire personnelle de Mr. Hoover qui m’intéresse à peu près autant que la reproduction des bigorneaux à marée basse. Quelle est cette obsession récente sur la vie privée des grands hommes ? Je me moque de la sexualité de Mr. Hoover, de celle de Mr Keynes ou des pensées de Ponce Pilate.
Le biopic est trop narratif, la volonté de créer une histoire dans l’histoire, est trop marquée, trop explicite, de même que celle de rendre le vrai. Là est l’échec de J.Edgar. C’est un film ayant le style du documentaire et l’on retrouve les défauts sur les deux.