Cela n'étonnera personne : pour sa première œuvre de fiction, Sandrine Bonnaire n'a pas choisi la facilité. Hélas, si le sujet avait de quoi faire un drame troublant et perturbant (ce qu'il est un minimum), « J'enrage de son absence » apparaît en définitive assez répétitif et même plutôt longuet, tout en gardant toujours un minimum de tenue jusqu'à la fin. Il faut dire que l'actrice-réalisatrice montre un réel talent pour créer un climat de malaise tout en ne portant jamais réellement de jugement sur ses personnages, plutôt bien interprétés (Alexandra Lamy réussit son contre-emploi, tandis qu'on a un réel plaisir à voir William Hurt s'exprimer en langue française). Ça n'est pas un film aimable, et le schéma narratif choisi par Bonnaire ne m'a pas permis de me captiver pour ce drame familial, mais il y a un regard, une sensibilité lui permettant d'être un minimum digne d'intérêt : à vous maintenant de voir si le jeu en vaut la chandelle.