Alors qu'un jeune homme part en ville afin de vouloir conquérir le coeur de sa dulcinée restée dans son village, tout le monde est effrayé par le Jabberwocky, une sorte de dragon. Le roi promet la main de sa fille à qui saura tuer la bête.
Après plusieurs années au sein des Monty Python, Terry Gilliam réalise avec Jabberwocky son premier film en solo, mais il a quand même choisi la carte de la sécurité car plusieurs membres de la troupe sont présents, comme Terry Jones et Gilliam lui-même dans de petits rôles et surtout l'excellent Michael Palin, qui joue cet homme très gentil, Dennis, mais d'une grande naïveté, à un point tel qu'il subira plus son aventure que la vivre réellement.
L'humour est encore très imprégné de l'esprit des Python, avec cette scène très drôle où le roi et ses convives discutent devant une joute, et ils reçoivent de plus en plus de sang des combattants sur le visage sans ça ne les dérange, ou une nuit d'amour qui finira mal pour ceux cachés dessous le lit. On commence à trouver une (petite) patte Gilliam dans la critique du capitalisme, dans ce moment amusant où Dennis se trouve dans une armurerie et va provoquer involontairement des catastrophes en chaine. Pour un petit budget, le film est globalement très soigné, restituant assez bien l'aspect crasseux du Moyen Age, et si l'apparence du Jabberwocky a de quoi faire sourire, on dirait un vieux poulet dressé sur ses pattes, ça reste réussi, même si elle arrive très tardivement dans le récit.
Ce premier film de Terry Gilliam est prometteur, mais il n'a pas su se départir d'un petit aspect scénette qui le rend parfois long à suivre, bien qu'il ne fasse que 105 minutes. D'où aussi l'impression que l'histoire est décousue. Mais ça reste très sympathique, encore fortement imprégné de l'esprit Python tout comme son film suivant, Bandits Bandits, mais on voit qu'il y a un auteur en devenir.