Non, non, et non.

Au cinéma, on trouve du premier degré, on trouve du second degré, et on trouve du 36ème degré. Sans aucun doute, Jack Reader se classe dans cette troisième catégorie. A un moment donné, faut arrêter de déconner : ce film frise le ridicule à chaque instant, si bien que ça en devient parfois gênant. Un héros faussement BADASS déballant des répliques faussement cultes et faussement percutantes : au bout de 20 minutes, t'as complètement cerné le truc, et il ne te reste plus qu'à te la couler douce jusqu'à la fin, entre deux bâillements et deux-trois scènes grotesques.

A force de rebondissements répétés, qui interviennent tels des pavés dans une marre, le spectateur se retrouve plus assommé qu'autre chose. Alors bien sûr, tu te dis "C'est sûr qu'ils l'ont fait exprès, c'est pas possible autrement." Mais parfois, le doute s'installe, et tu te demandes si tu n'es pas face à l'une des nombreuses bouses de 2013. Les déductions faites au cours de l'enquête s’enchaînent grossièrement et avec une facilité déconcertante : Jack Reacher est le héros le plus futé que je connaisse depuis belle lurette. Respect. Mais on s'en fout, car c'est un héros BADASS.

Alors évidemment, l'unique plaisir est de pouvoir voir Tom Cruise en totale roue libre, toujours prêt à cabotiner devant les caméras entre deux-trois coups de tatanes et de répliques BADASS. Il se fait d'ailleurs tellement plaisir qu'il n'y a plus de place pour les autres : c'est pourquoi je me suis rarement désintéressé des seconds rôles. A commencer par Rosamund Pike, sérieusement agaçante, et David Oyelowo, honteusement USELESS.

Quant au reste, on passe à côté : l'intrigue ne devient alors qu'un prétexte et non plus le centre du film. Honnêtement, après avoir vécu autant de twists et de ficelles aussi grossières et ridicules, on s'en fout de savoir comment ça se finit. Fin qui est d'ailleurs archi prévisible, mais on s'en fout, car Jack Reacher est trop BADASS.

Non, franchement, arrêtons de déconner et soyons sérieux deux secondes : Jack Reacher a beau être BADASS, le film éponyme est simplement raté.