Jack Reacher, un film qui n'essaye pas d'en mettre plein la vue via une réalisation posée et efficace, qui suit les rails de son scénario policier/thriller bien écrit, huilé, sans aspérités, résistant à bien des facilités du genre. Pas d'explosions, une course poursuite en bagnole sympathique, de la baston à l'ancienne... Il y a même des répliques drôles, mouchetées et acides qui ne détonnent pas avec le sérieux d'ensemble. Et ben ça ! Les trois quart du film te font croire que finalement, Jack Reacher sera une bonne surprise.
Et puis ça dérape inexplicablement. Une dérive dans une quête idiote de matière, de profondeur. Et pour ça, ça va puiser à la louche dans l'idée croupie du moment. Un héros américain de nos jours, c'est forcément un genre de justicier qui s’accommode plus ou moins de la loi mais qui au final est juge et bourreau du dossier à charge qu'il a mené tout du long. Et, accessoirement, il ne serait pas contre un bon virage à droite de son pays. Ça m'a furieusement rappelé Shooter en moins lourdingue malgré le monologue final...
Bref, une sortie de route dommageable qui gâche tout (Ainsi que la scène de bagarre sous la pluie finale. Franchement...). Sinon, ne pas oublier qu'on regarde un film où Tom Cruise squatte cinquante pour cent du générique, son omniprésence rappelle Le Dernier Samouraï. Ne pas être allergique au bonhomme est une condition sine qua non.