J'ai plusieurs fois entendu parlé du travail de Pablo Larrain et j'étais curieux de savoir ce qu'il pouvait faire de si intéressant avec des biopics. Malheureusement, j'ai été assez déçu par ce premier contact.
Bien sûr, ce n'est pas n'importe quel biopic. Le parti pris clair et intelligent est de partir de la rédaction d'un article lors d'un entretient avec Jackie Kennedy. Immédiatement, le réalisateur casse l'illusion de réalisme. L'histoire racontée n'est pas la vérité vraie, mais bien une image de la réalité, déformée par la vision qu'en a le réalisateur et par le récit qui l'a formé dans les médias et par Jackie. Cette idée est brillante et constitue à mon sens le point le plus intéressant du film.
L'autre bon point du film est le sentiment d'errance du personnage principal qui nous saisit tout du long du métrage. Malheureusement, j'ai trouvé cette sensation gâchée par la lourdeur du film.
De la musique à la mise en scène, on passe 1h40 dans un trop-plein de tristesse et d'angoisse. Pourtant, l'assassinat d'un mari, président des États-Unis qui plus est, est déjà suffisant comme fait triste et angoissant. Il n'y avait pas de nécessité à rajouter une musique lourde tout au long du film et des pleurs entrecoupés de phrases grandiloquentes. Certes, on comprend que ces phrases sont réécrite par la Jackie de l'interview, mais pourquoi alors montrer sa perte de repères. Si elle voulait corriger les phrases, n'aurait-elle pas corrigé son comportement pour le rendre plus digne et majestueux ?
En bref, je trouve que le film manque de finesse et de cohérence dans son approche du sujet. Le parti-pris n'est pas assumé et on oscille d'une vision à l'autre.
Dommage.