James Bond 007 contre Dr. No c'est d'après moi LE James Bond ! Déjà parce que c'est le premier d'une longue série, et surtout parce que c'est le meilleur ! Mais alors pourquoi ?
Mais tout simplement parce que tous les ingrédients (ou presque, j'en parlerai après) qui feront le succès des adaptations de Ian Fleming y sont, et même au-delà !
Déjà, le générique de Terence Young, certes d'un classicisme extrême et aux danses un peu vieillissantes, possède un charme fou ! Hey, les mecs ! On n'est qu'en 1962 !
Ensuite, la première apparition de Sean Connery à une table de Black-Jack est juste d'une classe insensée ! La meilleure qui soit. Son interprétation du désormais légendaire agent double pose les bases d'un personnage macho mais pas trop, tombeur invétéré, malin, au coup de poing ravageur et à la gâchette esthétique - il n'y a d'ailleurs qu'à voir l'élégance avec laquelle il descendra
le professeur !
Plus qu'un personnage, James Bond est devenu une icône, un type d'homme à part entière, un modèle presque...
En fait, il ne manque à cet épisode que les gadgets, mais qu'importe, un Walter PKK en lieu et place de son Beretta (scène savoureuse), un simple cheveu et de la poudre suffiront presque à ce petit voyage en Jamaïque et l'île du Dr. No... Je dis presque car qui n'a pas en mémoire cette fameuse scène de la mygale et des bruitages de son massacre qui vont bien ? D'ailleurs, l'atmosphère dans cette chambre, extatique, et bercée par le crissement des grillons, illustre toute une symbolique du séducteur solitaire - Bond allant même jusqu'à laisser sur la table les restes d'une partie de cartes du même nom, après avoir éconduit l'autre vénéneuse ! ;)
Et puis, que dire de la partie caribéenne sous les cocotiers et entre les lagons de l'île ? Ursula Andress en bikini et ses coquillages complétant ce tableau idyllique, c'est le paradis ! Un paradis atomique ! Même si bon, on soutient moralement James dans son désespoir lorsqu'il doit se taper les histoires de dragon de son acolyte et de la belle... C'est clair que pour le coup c'est limite sexiste et raciste cette supériorité de l'homme blanc sur la femme et l'autochtone noir au niveau du rationalisme, mais passons...
La dernière partie, surréaliste, voire kitsch (mais ça on s'y habituera), évite au moins de sombrer dans le ridicule qui voudrait trop en faire, et comme ça sera souvent le cas pour bien des épilogues de la saga... Et puis ce Dr. No, richissime homme d'origine sino-allemande et physiquement rapiécé, membre éminent du SPECTRE, est un vrai mégalo comme on les aime !
Alors au final, en dehors de quelques faux-raccords et pas mal de kitsch sur la fin, c'est du tout bon ! Et ce notamment grâce à un rythme frôlant la perfection, une délicieuse seconde partie exotique, et un style novateur pour les écrans de l'époque. Yes, doc !