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Imagine to yourself everything most profligate and shocking in the way of dancing

Agathe célibataire et rêve d’une grande histoire d’amour comme dans les romans de Jane Austen.

Libraire dans une magnifique librairie parisienne anglo-saxonne, elle rêve également d’être écrivain. Avec son collègue et meilleur ami Félix les relations sont idéales et elle vit avec sa soeur et son fils dans une parfaite harmonie. A son insu Félix a envoyé les premiers chapitres de son roman à un éditeur et voilà Agathe invitée en résidence d'auteurs en Angleterre. Lorsqu'il l'accompagne au ferry, les deux amis s'embrassent. Agathe est troublée et lorsqu'elle arrive à destination (après avoir refusé, puis hésité, puis accepté) elle est accueillie par Oliver qui n'est autre que l'arrière arrière arrière petit neveu de Jane Austen (on y croit) qui carbure au Tramadol alors qu'Agathe est plutôt de la team Lexomyl.

J'aurais aimé aimer ce film qui est un premier film. Avouez que le titre et l'affiche sont très attirants. Nous étions d'ailleurs très nombreux (à avoir eu la vie gâché par Jane Austen) dans une petite salle très chargée et j'ai pu à nouveau constater à quel point les gens puent et j'ai passé la séance avec mon écharpe sur le nez.

Mais revenons-en au film. Hélas, pas grand chose ne tient et je me suis vraiment demandée comment il était encore possible de faire des films aussi niaiseux et prévisibles aujourd'hui.

Le film est plein de mignonneries et de joliesse on ne peut lui enlever cela. Imaginez une somptueuse demeure dans la campagne anglaise avec des résidents très polis et très occupés à travailler leur inspiration. Et pourtant rien ne tient car rien ne surprend jusques et y compris le brusque départ d'Agathe qui quitte la résidence sur un coup de tête et se retrouve seule dans une non moins somptueuse demeure en France avec vue sur les White falls et la Manche. Quelques éléments biographiques nous sont fournis... Nous apprenons donc pourquoi Agathe a peur en voiture (mais pas tant que cela finalement), pourquoi la maison est vide mais peuplé d'un fantôme. Et puis nous devons supporter deux lamas tout mignons mais cracheurs, deux séances de vomi (quand les réalisateur-ice-s cesseront-ils de faire vomir leurs acteurs ?), un vieux monsieur qui se promène cul nu en récitant des poèmes, une snob en résidence qui pontifie sur le rôle de la littérature et se fait arroser par le cul nu pour la remettre à sa place... tout cela sans le moindre intérêt et encore moins comique.

Et puis il y a une scène de bal en costumes censée évidemment évoquer le bal d'Orgueil et préjugés au cours duquel Elizabeth Bennett et l'irrésistible et mystérieux Fitzwilliam Darcy jouent à cache cache... c'est très beau mais alors qu'Agathe passe dans les bras de Félix puis ceux d'Oliver la musique change mais ils continuent de danser sur le rythme du morceau précédent. C'est étrange. Parlons musique d'ailleurs. La Fantaisie en Fa mineur de Schubert que l'actrice joue plusieurs fois au piano n'est pas sans rappeler La discrète de Christian Vincent (il aurait peut-être fallu envisager quelques petites séances pour qu'au moins l'actrice pose les mains sur un clavier) et dans un restaurant chinois les premières mesures sont une (jolie) imitation du renversant Yumeji's Theme de Shigeru Umebayashi (In the mood for love) https://youtu.be/CydoHnlWpEI?feature=shared. Pour nous ramener sur terre nous pouvons également entendre Je t'aime à l'italienne de Frédéric François... (j'espère que vous l'avez en tête, sinon c'est par ici https://youtu.be/h2T6O-BRcro?feature=shared, en avant la musique).

Vous l'avez compris, déception pour ce film que j'attendais comme une comédie romantique mais qui n'est qu'un empilement de scènes censées faire comme si.

Dommage pour Camille Rutherford qui est ravissante et crédible dans la comédie avec ses nombreuses maladresses (elle tombe souvent) et dans l'émotion. Autour d'elle les acteurs aux personnages sans consistance et pas écrits ne sont là que pour lui servir le porridge (Agathe a tout le temps faim) et notamment Charlie Anson aux immenses yeux bleus globuleux et au sourcil droit très mobile et parfaitement francophile, sorte de Hugh Grant du pauvre.

Oui je suis méchante, mais je m'en veux.

LaRouteDuCinema
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il y a 1 jour

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