The Bourne Legacy est une side story se déroulant en parallèle du dernier épisode de la trilogie initiale.
The Bourne Legacy, c'est un peu comme si la trilogie initiale s'était faite opérée de l'appendicite et que l'appendice en question avait donné un film, ce film. Le scénario n'apporte absolument aucune information sur les évènements des films précédents. L'erreur que fait le film est probablement d'essayer trop ardemment d'exister de lui-même. On a le sentiment que les producteurs se sont dit qu'il fallait faire absolument quelque chose de tout neuf, tout en voulant profiter du nom "Bourne" et avaient ainsi tenté maladroitement de rattacher un scénario lointain à l'histoire de base avec des vilains bouts de ficelle. C'est vrai qu'il aurait été difficile de lever les 125 millions de dollars qui ont été nécessaire à faire le film sans un nom aussi fort...
Au delà du problème lié au concept, le film accumule pas mal de défauts. D'abord, les dialogues sont nuls, inintéressants et s'étirent en longueur, pour donner l'illusion d'une grande richesse sur un scénario beaucoup trop simple. Si on trouve une certaine satisfaction dans les quelques scènes d'action du film, on a l'impression que le film a honte de s'assumer en tant que film d'action et nous fait vivre les scènes de dialogues comme des passages obligatoires. Avec un scénario aussi minime, le film aurait énormément gagner à nous faire profiter des scènes d'action jubilatoires dont il est capable plutôt qu'à essayer de nous faire constamment la roue pour dissimuler tant bien que mal son vide scénaristique. Autre problème, les scènes dans les bureaux du nouveau Treadstone sont trop statiques, on ne sort jamais des bureaux, ce qui laisse très peu d'espace à Edward Norton pour nous faire profiter de son charisme et talent d'acteur (d'ailleurs à part une scène de flashback, on n'a aucune scène avec les deux acteurs ensemble, problème d'agenda très probable). Le nouveau couple Renner/Weisz n'est qu'à moitié convaincant, mais en même temps les dialogues sont mal écrits, on peut pas trop leur en vouloir. Pour ceux qui penseraient que c'est l'absence de Matt Damon qui fait le plus défaut au film, je ne pense pas du tout.
Aussi, on ressent souvent une certaine volonté d'imiter des meilleurs moments de la trilogie originale. La poursuite sur les toits de Manille rappelle celle de Marrakech du dernier épisode, tout comme la longue poursuite en moto finale (l'étrange impression de voir la poursuite en voiture de Ultimatum en variante "moto").
Le film dure quand même 2h05 et passe plutôt lentement mais quand on entend la première note du morceau "Extreme Ways" de Moby (qui annonce la fin dans tous les épisodes), on pense "quoi, déjà ?", la faute à l'absence totale de conclusion à l'histoire, on a rien appris, et même si on s'en fout, on ne peut s'empêcher être sur le cul face à l'absolue futilité de ce qu'on vient de voir.
En fait, on a l'impression finale d'avoir regardé une sorte de bonus DVD qu'on aurait glisser dans le dernier digipack de la série originale. En tant que tel, le film pourrait tout à fait se justifier. Sur un grand écran, c'est une tout autre histoire...