Jason va en enfer par Adinaieros
CONTEXTE
Au début des années 90, New Line Cinema rachète la franchise et le droit d'utiliser le personnage de Jason. Ça sera fait dans ce Jason Goes to Hell : The final Friday (qui ne sera pas le dernier mais ça qui en doutait encore ?). quelques années après ils récupéreront également le nom « Vendredi 13 » mais ils ne l'utiliseront pas.
Les choix curieux de la part de New Line dérouteront les fans et en feront un simili succès vu qu'il sera le premier à ne pas atteindre les 19M$ ( même s'il est l'un des plus cheap).
HISTOIRE
Quelque années après les événements à Big Apple, Jason hante toujours Crystal Lake. Mais cette fois-ci, la population décide de prendre les choses en main...Et même pulvérisé le tueur au masque de hockey trouve un moyen de continuer son massacre en prenant possession de corps de simple quidams. Mais pour revenir sous sa vraie forme, il a besoin du corps d'un Voorhees, et, ça tombe bien, il avait une sœur qui a eu une fille !
CRITIQUE
Un des films les plus difficiles à critiquer de la saga. Pourquoi ? Parce que même s'il est bardé de défauts et qu'il prend des libertés dont on se serait clairement passé avec la continuité des films précédents, il y a justement une vraie volonté de bien faire qui n'était pas forcément là dans les autres opus foireux de la série.
Du coup le film est clairement mauvais (on pense souvent aux téléfilms allemands sur M6) mais dégage plus de sympathie que le « à New York ».
A côté de ça l'originalité majeur nous prive de Jason sur la plus grande partie du film et fait du mauvais fantastique : on a le droit à des effets spéciaux en caoutchouc et à des meurtres assez nases...ce qui d'un autre côté va permettre de garder une cohérence avec le reste du film : les personnages ont été écris en profondeur...mais sont mal fichus et interprétés par des acteurs en dessous de tout. La réalisation est à l'avenant avec des choix en dépit du bon sens (comme cet unique plan -hommage ?- en vue subjective) et les SFX numériques sont laids à faire peurs.
On aura beaucoup de mal à trouver de grandes qualités à ce film...mais même pour des petites ça va être chaud patate...
2/10 (pour l'effort d'essayer de faire quelque chose d'original dans le cadre hyper balisé de la saga)
SAGA
Le film est le premier à introduire un « trou » dans la continuité...Il faut dire qu'avec la fin du 8 le rebond était peu évident. Du coup le film à l'air de reprendre plusieurs années après : le look de Jason est bien différent, son masque est rongé et lui rentre dans la peau, c'est d'ailleurs du coup très regrettable qu'on ne le voit pas plus.
Car oui la pseudo bonne idée du film c'est de dézinguer Jason dès la première bobine : scène fun mais traitée de manière complètement conne et qui va plomber le métrage.
A partir de ceux moments, l'esprit de Jason va aller de corps en corps à la recherche d'un hôte viable : un Voorhees. Et d'ailleurs Jason a une sœur. Si, si. Rappelez vous dans la critique du Tueur du Vendredi je vous expliquais ce qu'était qu'un retcon. En voilà un beau ! Il est pas complètement débile et permet de rajouter des personnages qu'on peut faire revenir comme Tommy en son temps...malheureusement tout le délire mystique derrière passe pas du tout et donne une ambiance bas de gamme et pas du tout compatible avec le reste de la saga.
Dans les changements que l'épisode cherche à apporter à la saga aussi on a le droit à un changement de symbolique également : jusqu'ici Jason représentait la punition pour le péché de consommer en dehors du mariage. Il était un espèce d'ange vengeur si on veut (mouhahahaha...pardon). Dans ce chapitre de l'histoire un couple commence à faire des papouilles et la fille demande à utiliser un préservatif. Le mec le sort, puis déclare qu'il ne veut pas l'utiliser. La fille accepte et ils recommencent à passer sous la couette...et c'est à ce moment là que l'hôte de Jason les éparpilles en morceaux de boucherie. La symbolique est un peu lourde mais claire : Jason représente en ce début des années 90, la menace du sexe qu'est le sida. C'est asséné de manière un peu pas subtile mais ça a le mérite d'avoir plus de sens que la morale judéo chrétienne qui était véhiculée jusqu'ici.
Enfin le dernier truc à noter de positif sur la saga c'est ce plan final qui déchaîna les passions : les griffes de Freddy surgissant de la terre pour récupérer le masque de hockey. Car maintenant les deux sagas étaient entre les mains de New Line...