Avec son premier long-métrage, Maysaloun Hamoud, jeune réalisatrice palestinienne, a décidé de frapper fort. Je danserai si je veux suit l’histoire de trois femmes en apparence très différentes : la libre et extravertie Layla (Mouna Hawa), la DJ bonne copine Salma (Sana Jammelieh), et Nour la discrète (Shaden Kanboura). Trois femmes, trois visions différentes de la vie, unies par leur volonté commune de briser les carcans que leur imposent la société et la religion. Car toutes seront déçues par les hommes : le petit copain à priori progressiste cède aux injonctions morales, le père compréhensif renie sa fille quand elle ne répond pas à ses attentes, le fiancé impeccable commet l’irréparable. Le tableau n’est pas drôle, mais Maysaloun Hamoud dépeint des filles qui ont la niaque. Des femmes fortes, indépendantes, qui ne se laissent pas faire.
La réalisatrice n’a pas peur d’aborder des thèmes très lourds : religion, viol, émancipation, homosexualité… au risque de s’éparpiller. Peut-être aurait-il fallu se concentrer sur un ou deux sujets. Le thème du lesbianisme de Salma aurait par exemple mérité d’être plus approfondi. On aurait également aimé questionner le rapport de ces femmes avec leurs familles, présentées comme des autorités étouffantes et tentaculaires.
Servi par une BO entraînante et contemporaine, Je danserai si je veux est une ode à la sororité, la solidarité qui unie toutes les femmes dans leur lutte pour l’accès à l’indépendance. Face à la puissance du trio, toutes les religions, toutes les sociétés patriarcales en prennent pour leur grade. Et ça fait du bien. On en ressort avec des envies de combattre, pour qu’enfin, les femmes aient la liberté du choix.