Gérard Krawczyk se livre au plaisir ludique de pasticher la série noire de cinéma avec d'autant plus de malice que ses personnages sont précisément ceux-là mêmes qui l'on inventée. Ces figures d'Hollywood, extirpées d'un roman de Ben Hecht, ont un double intérêt: celui d'être confrontées à une classique intrigue de série noire et celui de caractériser l'univers et les moeurs supposées perfides d'Hollywood.
Au coeur de ce plaisir de cinéphile, ce dernier aspect est le plus intéressant et le plus savoureux. L'intrigue en soi, dans laquelle des professionnels du cinéma sont assassinés par un mystérieux serial killer constitue la structure du récit mais son action et le suspense liés à l'identité et au mobile du tueur déterminent moins l'intérêt du film que la forme que lui donne le réalisateur.
Mis en scène selon les règles de la série noire américaine mais avec une interprétation francisée, le film possède un ton particulièrement original et permet aux comédiens de jolis numéros d'acteurs. Malgré quelques faiblesses scénaristiques, Poiret, Blier, Marchand et les autres donnent une image tour à tour farfelue et caustique des gens du cinéma et semblent bien s'amuser.