SI la comédie satirique est bien ancrée dans le théâtre et par suite dans le cinéma français, cela ne veut pas dire que ce soit une discipline facile. L’œuvre doit rester sur la crête étroite entre burlesque et sérieux. En l’occurrence "Je sais rien mais je dirais tout" passe à côté de son propos.
Dirigé par Pierre Richard lui-même, il sert avant tout les pitreries de l'acteur, qui est ici d'une lourdeur quasi insupportable. A part Bernard Blier en paternel bourgeois, et le très joli minois de Danièle Minazzoli, en infirmière danseuse, le reste est à jeter.
Pas un gag qui ne soulève plus qu'un sourire. Les dialogues sont fades; le ton est grotesque; l'histoire invraisemblable. La plupart des rôles, tels ceux de Luis Rego, Georges Belleret, Didier Kaminka, les cas sociaux, ont l'air de ne pas savoir ce qu'ils font là et n’interprètent rien. Roue libre pour tous, on verra ce qu'on en fera. L'écriture est donc passablement mauvaise et seuls les véritables acteurs arrivent à tirer leur épingle du jeu de massacre.
Le ton pourrait être sulfureux, mais le grotesque vient faire insulte à la véritable cause que semble poursuivre le film: l’hypocrisie de la France et de ses marchands d'armes. Croire que parce qu'on travaille dans l'industrie du cinéma, les rôles entre réalisateur et acteur sont interchangeables est d'une naïveté assez consternante.