Première réalisation d'Amanda Sthers, qui signe également le scénario, Je vais te manquer est un film chorale auquel je reprocherai d'être mal monté : pour traiter à niveau égal chaque personnage, le film passe de l'un à l'autre dans une succession de scènes qui durent entre deux et trois minutes (parfois plus, souvent moins), ce qui fait que l'on n'a pas vraiment le temps de rentrer en empathie avec les personnages, de s'intéresser vraiment à ce qu'ils vivent, d'en être ému.
Si la forme n'est pas vilaine et que les acteurs sont tous très bons, le scénario, qui hésite entre comédie sentimentale et drame familial, n'est ni très original, ni très passionnant, et n'évite pas les grosses ficelles et autres trucs faciles : la gosse trop craquante qui veut marier son papa, le flic hystérique qui cache un homme blessé, l'écrivain en panne d'inspiration faussement méchant, et vas-y que je te fais danser les acteurs et actrices sur de la techtonik ou des tubes du Top 50...
Le film semble cependant avoir bien fonctionné sur le reste du public puisque dans la salle les gens ont pas mal ri et même versé quelques larmes, certains spectateurs prenant le micro après le film pour dire à Amanda Sthers qu'ils avaient été très émus.
Pour ma part je me suis globalement ennuyé et le moment le plus sympa de la soirée aura été celui où j'ai pris le micro pendant le "débat" qui a suivi la projection pour poser une question à Amanda Sthers, qui était venue avec Patrick Mille, Cécile Cassel, la gamine qui joue dans le film et un acteur débutant qui a un rôle minuscule. Ils étaient au pied de l'écran, j'étais plus vers le haut de la salle. J'ai commencé à poser ma question alors qu'Amanda Sthers me cherchait du regard dans le public, ce qui m'a valu un "Je ne sais pas où vous êtes mais, mmmm, très belle voix !", j'en ai profité pour faire une spéciale dédicace à Patrick Mille (que j'ai déjà croisé à deux reprises, nous avons un ami commun ; du coup il m'a fait un grand signe de la main et les spectateurs m'ont regardé comme si j'étais le VIP ultime :p), et j'étais content que la réalisatrice me confirme que j'avais bien relevé sa référence en lui disant que son plan final m'avait rappelé celui de Buffet froid (satisfaction puérile de cinéphile ^^).
A part ça, Je vais te manquer n'est pas un film méchant (dans le sens où je ne me suis pas senti agressé par sa médiocrité - ça m'est déjà arrivé avec d'autres) ni complètement dénué de qualités (certaines émotions passent bien, comme lors des très jolies retrouvailles entre les personnages incarnés par le toujours génial Michael Lonsdale et Monique Chaumette), mais il ne m'a pas vraiment intéressé.