Vu en avant première, avec l'équipe du film et tout et tout.
Le sujet était atypique et intéressant, je ne connaissais rien de la justice restaurative, c'est maintenant le cas grâce à ce film, bravo à lui.
Cela étant dit le film n'a pas tellement pris sur moi. J'ai eu plus l'impression de regarder un téléfilm qu'un vrai film de cinéma, c'est un peu dommage.
Le film est divisé en deux segments parallèles: un groupe de partage entre victimes et détenus, et la préparation de la rencontre en le personnage d'Adele Exarchopoulos et de son frère, qui abusait d'elle plus jeune. Ce second segment offre pour moi la scène la plus réussie en fin de film. Le frère a eu la même préparation qu'Adèle mais on ne l'a jamais vu avant leur rencontre. Quel va être son comportement ? Comment va évoluer le rapport de force entre les deux ? Le tout fait sans musique, avec très peu de mots, sans verser dans du pathos larmoyant lourdingue, très bien joué, on sentait vrmt que quelque chose se passait.
Le reste, et surtout l'autre segment, est franchement convenu. Et encore une fois tout fait très écrit. On entend chaque réplique comme un truc calculé qui doit servir à faire avancer le processus de guérison des personnages. Apparemment les acteurs étaient dirigés "à la virgule près", ça se sent, et pour moi ce n'est pas tellement positif. La réalisatrice a cité "En thérapie" comme influence mais c'est exactement ça. Au début les personnages ne vont pas bien, quelques tensions au milieu, et à la fin tout le monde va mieux. Avec une voix off super contente pour conclure. Convenu. Même pas une petite zone d'ombre, quelqu'un pour qui le processus aurait échoué. Ah et évidemment, qui dit film avec Gilles Lellouche dit scène où Gilles Lellouche s'énerve et fait un monologue en criant de plus en plus fort!
Et puis tout est filmé de façon très basique. Champ, contre-champ, comme une série... J'ai relevé le petit flashback lorsque Nassim raconte le cambriolage pour lequel il a fini en prison. Plan fixe sur la maison, de nuit, pendant quelques secondes. Je m'étais dit "ah ce serait pas mal qu'ils restent sur la maison pendant que le gars raconte tout son braquage", mais non finalement on repart sur des champs-contrechamps tout à fait plan plan. Dommage y avait un début de proposition sympa.
Après c'est pas mauvais, c'est pas révoltant. C'est pas particulièrement bon non plus. Voilà.