« On m’a demandé combien il m’avait mis de doigts mais pas ce que ça m’avait fait ». Cette seule réplique de Chloé Delarme (Adèle Exarchopoulos) suffit à mettre en exergue les carences d’une justice trop efficace (pour caractériser l’infraction en tout cas) mais pas assez humaine.
Se dresse alors une alternative : la justice restaurative. Nassim, Issa, et Thomas, condamnés pour vols avec violence, Grégoire, Nawelle et Sabine, victimes de homejacking, de braquages et de vol à l'arraché, mais aussi Chloé, victime de viols incestueux, s’engagent tous dans des mesures de justice estaurative.
De ce qu’explique l’ex CPIP Judith (Élodie Bouchez), la justice restaurative se conçoit comme l’élaboration d’un cadre idoine pour favoriser l’émergence d’un dialogue entre l’auteur d’une infraction et une victime. Pour autant, dès que les demandes et les attentes ne coïncident pas, elle n’apparaît plus appropriée. Faut-il donc y voir une réelle alternative à la justice contemporaine et n’en est-elle que le complément ?
Si le film ne fait qu’effleurer cette question, il dresse néanmoins un constat : la justice restaurative est à contre-courant de la société moderne : elle est volontairement chronophage, créatrice d’un dialogue fécond. Comme le conclut le film, ce résultat n’est aucunement dû à la naïveté des acteurs ou à une magie qui opérerait inconsciemment. C’est du travail, qui permet, lorsque cela est possible, de réparer le mal causé et éviter la récidive.