C'est avec un sentiment vraiment mitigé que je suis sorti de ce « Jean-Michel Basquiat : The Radiant Child ». D'un côté, pour ceux ne connaissant que de très loin l'artiste, l'expérience est enrichissante tant nous apprenons vraiment des informations concrètes sur cette figure emblématique de l'art contemporain, le tout soutenu par une mise en scène des plus convenables. Seulement, si le film n'est pas la réussite qu'il aurait pu, qu'il aurait dû être, c'est pour une seule raison : l'idolâtrie que lui porte Tamra Davis. La réalisatrice manque en effet singulièrement de recul face au peintre new-yorkais, s'efforçant d'insister de manière parfois presque outrancière sur les qualités de ce dernier (réels, par ailleurs) afin de mieux cacher les zones d'ombre (très importantes) de l'ex petit gars des banlieues. Et quand on en parle, cela donne quelque chose dans ce genre : « Oui, c'est vrai il se droguait, mais bon, il avait plein de bonnes raisons, c'était même assez normal qu'il le fasse ». Ah bon! Mais par contre qu'il soit mort aussi jeune ça ne l'est pas du coup, m'enfin, j'imagine que c'est une logique de fan... Pas inintéressant donc ce documentaire, réussissant joliment en arrière-plan à reconstituer toute une époque, mais beaucoup trop partial pour donner un point de vue totalement convaincant sur le camarade Jean-Michel. Dommage.