« C’est grotesque ! Non c’est Versailles » : le propos est clair dans le nouveau film de Maïwenn qui sort du contemporain pour s’attaquer à cette époque faite d’apparats, de jeux de pouvoirs (insupportables personnages des filles de Louis XV dignes des belles-sœurs de Cendrillon ; pauvre India Hair), de bon jeux de mots (rappelant le bon souvenir d'un « Ridicule » ) et d’un sexisme prononcé.
Concernant ce dernier point, on sent la réalisatrice soucieuse de mettre en avant la liberté de penser et d’agir de cette quidam devenue comtesse et favorite du roi (un parallèle à effectuer avec son propre destin?). Mais la charge féministe restera superficielle.
Un peu à l’image de son film, soigné (bénéficiant du décor exceptionnel de Versailles) mais qui rentre rapidement dans le rang d'un certain classicisme (voir même très pompeux sur la fin).
Tout le monde ne peut pas avoir le talent d’un Kubrick qui s’emparait des codes du genre dans Barry Lyndon (référence assez présente avec quelques plans proches de l’hommage et une voix off à la troisième personne très présente) pour mieux les déconstruire.
Par ailleurs, il faudrait définitivement conseiller à Maïwenn d’arrêter de jouer dans ses propres films tant sa qualité d’interprétation et son charisme sont toujours aussi contestables (avis subjectif, ayant un rejet viscéral et physique de la personne publique et par conséquent de l'actrice). Un peu trop d’égo pour celà ?
Son envahissante présence phagocyte sa troupe d’acteur (Pierre Richard, Melvil Poupaud, Noémie Lvovsky et surtout un Pascal Greggory réduit à de la quasi figuration) à l'exception de Benjamin Lavernhe au jeu nuancé et de la curiosité que constitue la présence d’un bouffi et fatigué Johnny Depp (se démenant plutôt correctement niveau français pour faire passer le saut de foi d’un Louis XV interprété par une star américaine).