Ce n'est pas un film religieux à proprement parler, mais une satire sociale sur le Québec des années 80 -sans doute encore d'actualité maintenant- en particulier son rapport à la religion catholique (dans une veine assez conservatrice, il me semble). Mais c'est un film où la religion reste présente, par ses allusions/rapports entre le récit biblique et notre monde moderne (au-delà du cadre québécois). Le récit n'est donc pas anti-religieux ou anti-clérical à proprement parler , il critique juste une certaine manière de pratiquer la religion et/ou d'interpréter les récits bibliques.
En ce qui concerne la pièce sur la Passion, on notera les récits qui ponctuent sa progression, et servent de commentaires : une analyse qui s'appuie sur les connaissances historiques et archéologiques sur le premier siècle de notre ère (on y apprend notamment que le condamné ne portait pas sa croix entière, seulement la barre transversale, à laquelle il était déjà attaché), avec une vision assez réaliste (sans excès gore) de la crucifixion (par exemple, le condamné est nu). Pas forcément du goût de certains catholiques conservateurs (c'est dans le film, et important en ce qui concerne l'action, notamment dans la deuxième partie du film, cette vision non-conformiste ne plaisant pas à tous). Cette approche m'a beaucoup plu (elle est d'ailleurs reprise par des théologiens, et est peut-être mieux admise maintenant). Et le film a reçu le prix du jury oecuménique à Cannes...
Très belle interprétation;