Peut mieux faire

Edit : 4 ans après la sortie de ce court métrage, je décide de modifier ma critique car elle était vraiment l'expression d'un petit con désobligeant. Aujourd'hui, je ne suis plus petit, ni con.

Un ami m'a parlé avec le plus grand mal de ce court-métrage/vidéo YouTube. Par curiosité morbide, je suis allé voir. Et bon Dieu, s'il existe, qu'il pardonne le réalisateur pour ce film !

Je n'ai jamais aimé la chaîne d'InThePanda, Victor B. aujourd'hui. Je l'ai toujours trouvé superficiel, bavant devant des films bling-bling et tape à l'œil à base de lumières néon.

Déjà dans son film Dans la boîte, on voyait la superficialité et la prétention du réalisateur. On commence par un plan séquence qui ne sert à rien, on met des couleurs partout, des ralentit sur de la musique techno, des nanas en sous vêtements pour rien... Sauf que tout ça enrobe une histoire vide et clichée. Victor nous a fait une belle publicité.

Pour Jésus est revenu, Victor est toujours aussi superficiel. Le film est bête, embarrassant, mal réfléchis et exécuté. Victor s'attaque à des genres très précis. On est dans une sorte de comédie satirique présenté dans un faux documentaire ? Bon pourquoi pas. Cependant l'humour est vraiment navrant tellement on est dans une satire de bas étage digne d'un collégien. En fait on se croirait sur Quotidien. Je ne vois pas ce qu'il a de drôle à censurer ou non le mot "couille". Les personnages sont absolument clichés, fantoches, caricaturaux, au point que ça en devient gênant. PERSONNE n'a le cynisme du flic et du patron de "bloup" en interview. D'où un prêtre, parle-t-il avec autant de franchise ? C'est ridicule et invraisemblable. C'est de la caricature bas de gamme. Ça sent juste la satire de Jean-Kevin, 15 ans, en troisième dans un lycée de la Creuse qui dénonce les inégalités dans le monde. Comme les flics sont des bâtards, ici, ils doivent parler comme des bâtards. Comme les médias ne sont que des sangsues en quête de chiffre et bien le patron de "bloup" est un connard immoral et cynique ! Merci Jean-Kevin !

Les personnages sont écrits sans mesure ni nuance. Pour faire une vraie satire, il aurait fallu montrer des personnages plus terre-à-terre tenir des propos corrects, mais en les rendant incohérents dans leurs actes. Ou en faisant en sorte que leurs propos se contredisent d'une phrase à l'autre, montrant ainsi l'hypocrisie, le mensonge, la malhonnêteté. Ou en jouant sur le montage en faisant un contraste entre ce que disent les intervenants dans une scène et dans la suivante, contredire ce qui a été dit juste avant pour montrer le mensonge, la mauvaise foi... Au final on nous présente une ribambelle de caricatures grossières. Tous se ressemblent, tous restent sur le même trait de caractère, ce qui fait qu'ils sont plats et rendent le film chiant. De plus, cette mauvaise écriture des personnage entraîne forcément un mauvais jeu.

Pour rester dans la mauvaise écriture, parlons de retournement de situation. Jésus est de retour pour nous apprendre les règles du UNO, ah ce que c'est poilant ! Ce que c'est inattendu !! Mise à part la nullité, le ridicule et la gêne occasionnée par ce twist pourri, essayons d'être bienveillant et ouvert d'esprit. J'ose espérer qu'il n'est pas là que pour la blague. J'ai théorisé que cela sert à désacraliser la religion, pour montrer que les instances les plus sacrées peuvent avoir des enjeux dérisoires et ridicules... Mais ça ne rend pas le twist meilleur ou plus drôle, c'est toujours nul.

Pour parler de la forme, c'est intéressant dans l'idée, mais dans l'exécution, c'est raté bien comme il faut. Je n'ai pas l'impression que le réalisateur ait compris les codes du documentaire. Dans un documentaire, on ne garde pas les querelles ridicules entre enquêtés ! De plus, ce n'est pas logique de voir ces mêmes personnes se taper un UNO en pleine interview ou de voir le flic s'en faire une partie seule. Pour rester dans l'analyse de la forme, les images sont nulles. Hommage aux effets tout pourris d'artefacts de l'image du live Facebook... Si tu n'as pas les capacités ou les compétences pour faire quelque chose, ne le fait pas. La mise en scène en générale est plate, ne reposant que sur les intervenants et leurs blagues.

Victor, il va falloir penser à voir des bons films, à les comprendre, à nuancer son propos, à apprendre tout simplement parce qu'il n'y a pas d'amélioration dans les courts-métrages. Un film ce n'est pas que poser sa caméra et filmer des trucs comme on l'entend. Un film ne se fait pas avec des lumières néons stylées, des blagues satiriques face cam, des nanas en soutifs, des effets visuels tape à l'œil. Il faut que ton geste de cinéaste soit inondé par ton idée, par ce que tu veux nous faire vivre. Tu fais l'inverse en voulant afficher à l'écran tes petites envies de mises en scène et d'esthétiques de l'image, ce qui fait que tout fini par sonner faux et creux.