Ce film, l’un des derniers de la période anglaise avant le départ pour les États-Unis, n’est sans doute pas un grand Hitchcock. Il est, si l’on excepte la première séquence, et la dernière, léger, voire « gentillet ». Mais il est aussi fascinant car il montre à quel point Hitchcock mérite le nom « d’auteur » puisque le film reprend à la fois des thèmes des films précédents et annonce ceux des chefs-d’œuvre à venir. Ces thèmes sont notamment ceux du « faux coupable » et du périple d’un couple en fuite comme voyage initiatique. Hitchcock traite ici tout cela sur le mode de la comédie avec un aspect très bande dessinée. Le splendide et célèbre travelling final, que presque tous les cinéphiles connaissent, « le plus beau travelling avant de toute l’histoire du cinéma » selon Rohmer et Chabrol, hausse pendant quelques minutes le film au niveau du chef-d’œuvre.