Si je devais juger "Consenting Adults" sur sa valeur objective, ma note n'excéderait pas 4/10.
Je préfère retenir qu'à titre personnel, j'ai plutôt passé un bon moment, car d'une part je l'ai regardé dans le bon mood (en mode pure détente, le dimanche en troisième partie de soirée, sans aucune attente particulière), et car d'autre part j'ai toujours eu un faible pour ces thrillers hollywoodiens 90's.
Dans sa première moitié, le film d'Alan Pakula apparaît prometteur : on assiste ainsi à la naissance d'une relation étrange et malsaine entre deux voisins, avec Kevin Kline dans la peau du type timoré, un peu coincé, et Kevin Spacey dans celui du petit malin, jouisseur et charismatique, qui décide d'initier son nouvel ami aux joies d'une existence débridée.
Jalonné d'ellipses temporelles assez brutales, "Consenting Adults" avance un peu trop vite, mais ouvre des pistes intéressantes, tant scénaristiques que sur le plan de la réflexion. En tant que spectateur, on peut s'identifier et on a envie de connaître la suite.
Or le film bascule dans un tout autre registre durant sa seconde partie. Exit les questionnements d'ordre psychologiques voire métaphysiques, on est désormais dans le pur thriller de série B, riche en rebondissements improbables. Les invraisemblances et autres facilités narratives vont se succéder jusqu'à un dénouement prévisible et artificiel.
Paradoxalement, on ne s'ennuie pas, le rythme étant soutenu et le film plutôt bref. D'où ma perplexité au moment d'évaluer ce drôle de film, parfois proche du nanar, mais bénéficiant d'un joli casting, emmené par un Kevin Spacey blond et cabot, et qui comprend également Mary Elizabeth Mastrantonio, Rebecca Miller, ainsi que Forest Whitaker dans un petit rôle.