Bon j'avoue que je ne suis pas un spécialiste du cinéma d'Alan J. Pakula puisque je n'ai vu que cinq de ses films : Les Hommes du Président et ses quatre derniers sortis dans les années 90 et à l'exception de L'Affaire Pélican, sa fin de carrière était loin d'être folichonne et Jeux d'adultes en est un parfait exemple, malgré un début qui est loin de démériter.
Alors certes, c'est très hitchcockien avec cet homme lambda qui se retrouve accusé du meurtre de sa voisine pour laquelle il éprouvait un désir certain, devenu copain comme cochon avec son mari qui est un être séduisant et repoussant à la fois. J'ai aimé la manière dont Pakula créer les liens entre les personnages de Kevin Kline et de Kevin Spacey avec cette première demi-heure qui à défaut d'être subtile proposait suffisamment de pistes qui pouvaient devenir intéressantes.
Le problème c'est qu'à partir du moment où le personnage de Kline est arrêté et qu'il clame son innocence, Jeux d'adultes sombre progressivement dans l'ubuesque avec une intrigue ma foi très sommaire pour quiconque aura vu plus de deux thrillers dans sa vie et un final qui sombre dans le ridicule le plus total. Même le casting ne peut rien y faire tant la caractérisation des personnages est élémentaire avec des prestations bien peu convaincantes à l'exception d'une Mary Elizabeth Manstrantonio, mais en ce qui concerne les hommes, ils n'ont aucune nuance à apporter à leur personnage : Kline est la victime malgré lui qui tire la tronche tout le film, Spacey en fait tellement dans la manipulation qu'on se demande comment il peut convaincre ceux qui l'entourent. Mais à tout bien prendre, c'est le problème du film à la base : il n'y a aucune place pour l'ambiguïté.
Bref, Jeux d'adultes commençait bien sans être transcendant, mais à force de trop aller sur les plates-bandes du réalisateur de Psychose et d'une durée trop courte, Pakula se rate dans la partie mystère de son film!!