Antoine de Maximy, le plus célèbre routard du paf, celui à qui l'on doit la série documentaire de France 5 "J’irai dormir chez vous" (qu'il a tourné dans plus de 60 pays, depuis sa création en 2005), récidive au cinéma après son excellent documentaire J'irai dormir à Hollywood (2008), qui n'était autre qu'une adaptation en format long de sa série documentaire.
J’irai mourir dans les Carpates (2020) s'éloigne cette fois-ci de son modèle original puisque le film est une oeuvre de fiction, qui reprend les fondamentaux de J'irai dormir... et nous entraîne au fin fond des Carpates où Antoine est en train de tourner un nouvel épisode de sa série documentaire. Ce dernier, victime d'un accident de la route est porté disparu. C'est par le biais d'Agnès, sa monteuse, en pleine dérushage, que l'on prend connaissance des rushs tournées sur place et que l'on va tenter de comprendre ce qui lui est arrivé.
On retrouve donc Antoine, toujours affublé de sa chemise rouge et de ses trois caméras dont deux "caméras paluches" (miniatures), l'une sur l’épaule pour filmer son interlocuteur, une autre dans sa direction pour le filmer et enfin, une troisième portative pour plus de liberté dans la réalisation des plans larges ou fixes. Arpentant les Carpates et faisant connaissance avec la population locale, au même moment, pendant le dérushage, Agnès tente de comprendre ce qui a bien pu se passer et compte bien mener son enquête jusqu'au bout.
Que les fans de la première heure se rassurent, on retrouve toujours ici l'essence même de ce qui fait le charme de J'irai dormir..., les rencontres incongrus, des découvertes, des incompréhensions et bien évidemment... Antoine, sa bonhomie et son flegme légendaire.
Seule ombre au tableau, contrairement à son précédent film qui était un pur documentaire, dans la même veine que son émission, cette fois-ci, Antoine a dû jongler entre le "mockumentaire" (faux documentaire) et la fiction. Et il faut se rendre à l'évidence, les séquences tournées avec Alice Pol & Max Boublil s'avèrent bien fades, quand on prend plaisir à retrouver Antoine dans les Carpates (quand bien même il joue la comédie, aux côtés d'acteurs roumains, cela n'enlève en rien le plaisir que l'on prend à le retrouver en vadrouille).
Il faut bien l'admettre, on en vient rapidement à se dire que toutes les séquences tournées à Paris dans les bureaux de la production (ou celles avec Max Boublil) finissent rapidement par devenir inintéressantes, quand elles ne deviennent pas lassantes, notamment celles avec Léon Plazol, qui incarne le stagiaire. On aurait très bien pu s'en passer. En fait, le film aurait pu se suffire aux séquences tournées en Roumanie.
Il est difficile de passer du format documentaire à celui de la fiction, peut-être aurait-il été plus sage de réaliser un énième documentaire en version longue (comme pour Hollywood), plutôt que de transposer son émission phare en fiction...
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