Rien ou presque ne m'avait plu dans John Wick premier du nom, de fait je n'en attendais guère plus de cette suite ; à vrai dire je ne l'attendais même pas tout court.
On peut se tromper, l'erreur est humaine, allez savoir; toujours est-il que c'est souvent là le moyen d'être agréablement surpris.
Car si tant de gens apprécient le premier film en tant que film d'action simple et efficace mais isolé, je me placerais plutôt du côté de ceux qui trouvent leur compte dans le développement de son univers, chose que ce deuxième volet s'emploie à faire avec brio.
Bienvenue donc dans un monde parallèle où il suffit de montrer une pièce d'or au réceptionniste d'un hôtel de luxe, au tailleur du coin ou encore à un clochard dans le métro New-Yorkais pour accéder à des privilèges insoupçonnés, comme par exemple être sapé ultra-classe tout en étant protégé des impacts de balles ou encore avoir accès à un arsenal dévastateur dont rêverait tout joueur de GTA ; le tout bien sûr, à condition d'appartenir au haut syndicat du crime ou à la crème de la crème des assassins. Coup de bol, ce bon vieux John Wick (que l'on retrouve précisément là où on l'a laissé à la fin de ses [més]aventures précédentes) fait partie des clients les plus prisés de la planète, ce qui se comprend tout à fait dès lors qu'on le voit en action.
Et il a tout intérêt d'être en forme, le bougre, car cette fois on lui en fait baver pour de vrai. Certes, sa combinaison en plot armor donne toujours "un peu" l'impression que ses ennemis font exprès de se jeter sous ses balles — ce que quelques cadrages à l'épaule foireux confirment parfois — mais contrairement au premier film qui flirtait à chaque instant avec la stupidité et la faiblesse confondante de ses antagonistes, John Wick 2 propose une successions d'embûches de taille pour notre héros. Au programme, celui-ci se fera dès le début renverser à coup de bagnole, exploser sa baraque, pourchasser par des cohortes, que dis-je, des légions entières d'assassins chevronnés voulant sa peau et affrontera à deux reprises un adversaire à sa mesure et pas du genre jouasse ; en deux mots, ne se verra laisser aucune issue. Si le principal intérêt du premier film était de forger la légende du personnage et d'introduire la mythologie de l'univers dans lequel celui-ci évolue, son successeur, comme le dit si bien Plug in Papa, "embrasse enfin cette mythologie pour l'exploiter comme il se doit".
Et les bonnes surprises ne s'arrêtent pas là. On assistera entre-autres aux retrouvailles foutrement jouissives entre l'interprète de Néo et son vieux pote d'une autre époque, Morpheus, sous une nouvelle incarnation extravagante (Fishburne y va tellement à fond dans le cabotinage que c'en devient l'éclate totale), ou à tout un segment à la limite du baroque se déroulant à Rome, dans une esthétique somptueuse et flamboyante, remarquablement mise en scène grâce aux jeux de lumières, aux décors authentiques, à la photo et, évidemment, à la musique. Sans oublier un final magistral, promettant une suite encore plus périlleuse pour notre estimé tueur à gages.
Bref, un second opus bien plus abouti que le précédent, où l'on commence enfin à exploiter le potentiel de ce que l'on espère une future belle trilogie.
Vivement le troisième.