Que vous soyez prévenu, la critique va être longue (et je l'espère complète)...
Qui aurait cru qu'un film réalisé par Todd Philipps (Starsky et Hutch; la trilogie Very Bad Trip...) serait un tel choc.
Depuis le Lion d'Or à Venise, on a été innondé de bonnes critiques prônant le chef-d'œuvre ou le fait qu'on a encore jamais vu ça au cinéma. Puis, il y a eu Toronto; les avant-premières à Paris ou à Los Angeles et la hype (déjà forte depuis l'annonce du projet pour ma part) a atteint des sommets incroyables !
J'ai donc pris mes places à la seconde où l'avant-première a été annoncé avec une hâte indescriptible mais aussi une peur profonde de la déception de la décennie.
2h après le début de la séance, je peux vous affirmer que CE N'EST PAS un film de super-héros et c'est incroyable, noir, brutal, sublime, dépressif, violent, indescriptible, subtil, anxiogène et terriblement actuel !
Arthur Fleck - qui deviendra plus tard le Clown Prince du Crime - est notre porte d'entrée à un Gotham avide de brutalité et d'innombrables crapules; tant bien dans la politique ou dans la ville. Un homme brisé par une société qui ne le comprend pas et pire ne l'accepte pas.
Il y a une intelligence d'écriture comme les gimmicks du rire maladif rendant certaines scènes encore plus malsaines et terrifiantes.
Un scénario aussi subtil dans la mise en scène de la folie et la montée de la violence de la part d'Arthur, mais également dans la mise en place de l'univers de Batman ("""La relation entre Arthur et Thomas Wayne; la rencontre avec Bruce enfant et enfin le meurtre du couple Wayne et par conséquent la naissance du Chevalier Noir n'arrête EN RIEN le plaisir des non-initiés ni la compréhension""").
Philipps et sa caméra danse autour d'un Phoenix squelettique; impérial et tombant dans une folie noire qui tape dans le foie de tout les spectateurs. C'est un choc immense pour le genre mais dire que l'on a pas encore vu ça au cinéma serait un mensonge et il ne faut pas chercher loin pour prouver cela.
L'inspiration de Taxi Driver n'est plus à faire et on a même tendance à en voir une version actuelle où ce qui nous terrifie le plus n'est pas le Joker mais la société qui est le créateur du symbole du chaos.
On a donc droit à une soundtrack assourdissante d'anxiogénité; une production design magistral; un message actuel criant de vérité; des prestations immenses; un scénario brillant et des scènes déjà gravées dans le panthéon des scènes cultes !
JOKER est un des meilleurs films de 2019 (voire même le meilleur) et même l'un des plus marquants de la décennie 2010... et de loin.
Et n'oubliez pas: Put a Smile on your Happy face !
PS: Dieu sait que je ne voulait pas de suite au film ni d'incrustation au DCU mais avec la relation Wayne/Joker mise en place ici, ça serait littéralement criminel de ne pas étoffer cette relation d'emmeni juré.