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Attention, Rédaction d'un ovni ! Une suite largement dispensable mais pas mauvaise pour tous.

Ma vidéo sur Joker: Folie à Deux


2019, une année qui aura marqué pour la sortie de Joker de Todd Phillips. Un long-métrage qui, à lui tout seul, aura réussi à dépasser le milliard et à plaire à une majeure partie du public. Malgré le succès du premier opus et le fait que beaucoup de fans réclamaient une suite quelques mois après sa sortie (réellement, ce n’est pas une blague, il y avait réellement des gens qui réclamaient une suite alors que le long-métrage se suffisait à lui-même), Todd Phillips a fini par céder et, devant le gros chiffre de recettes, a dit oui à cette suite. Puis, on nous a annoncé que ça serait une comédie musicale et la plupart se sont déjà dit que ça serait mauvais à cause de ça (alors que La La Land a prouvé que les comédies musicales peuvent être excellentes et qu’il était facile d’imaginer que ça serait surtout des chansons dans la tête du Joker ici). Bref, maintenant que cette suite non désirée mais tout de même accouchée est sortie, qu’en pensez ? La grande majorité du public est déçu parce qu’il s’attendait sûrement à une excellente suite ou un chef d’œuvre mais, soyons francs deux minutes, comment pouviez-vous en espérer autant alors que le premier opus se suffisait à lui tout seul ? Enfin, malgré ça, cette suite n’est pas désagréable, on y passe un moment sympathique qui se passe dans la continuité tout en évitant de faire une réédition de celui-ci et ce malgré que cette suite ne soit pas utile. Alors, c’est loin d’être grandiose et aussi marquant que le premier opus, bien entendu, mais ça reste une bonne suite pour ce que ça propose. Après, il y a de fortes chances que cette critique soit écrite par un extra-terrestre vu qu’elle sera une des rares à avoir apprécier (sans adorer) le visionnage.



Positif


  • Arthur Fleck / Joker (Joachim Phoenix) est un détenu de l’hôpital d’Arkham qui va bientôt être jugé afin de pouvoir sortir d’ici malgré les meurtres qu’il a commis en tant que Joker. Entre temps, il va aussi tomber amoureux de Lee Quinzel qui le pousse à ressortir le Joker en lui, ce qui est intéressant. Ici, Arthur commence en semblant être revenu dans la réalité mais, petit à petit, va replonger pour redevenir le Joker. Il est vrai que son développement est assez intéressant sur ce point ainsi que la réflexion psychanalytique du personnage. La réflexion arrive tard mais la frontière entre le réel et le rêve marche avec certaines séquences, on arrive à se dire qu’elles se passent dans la tête d’Arthur. En dehors de ça, c’est intéressant de voir l’influence des personnages autour de lui par rapport à Arthur et Joker, notamment sur cette fameuse question, Joker est-il une autre personne vivant en Arthur ou sont-ils la même personne ? En tout cas, ça apporte une réflexion intéressante sur la question.
  • Harleen Lee Quinzel (Lady Gaga) est une femme qui très fan du Joker, à tel point qu’elle est assez déterminée à le faire ressortir et qu’ils vivent une vie ensemble. Le fait qu’elle soit aussi intéressée par le Joker et l’influence qu’elle a sur lui la rend assez intéressante. Elle n’est pas beaucoup mise en avant par rapport à Arthur mais elle joue quand même un certain rôle dans le lot.
  • Maryanne Stewart (Catherine Keener) est l’avocate d’Arthur, elle veut persuader le juge et les jurés que Joker est une autre personne vivant en Arthur qui a maintenant disparu pour de bon. Elle veut prouver qu’Arthur peut maintenant être sain et être libéré en vivant une vie normale. C’est une avocate persuadée de sa vision et qui fait son possible pour aider Arthur.
  • Harvey Dent (Harry Lawtey) est un procureur agissant contre Arthur dans ce procès et cherche à condamner pour de bon le Joker, jusqu’à la chaise électrique si il le faut. Autant dire que son personnage est juste là en tant que fonction mais une opposition qui fait le travail comme il se doit.

  • On retrouve cette dimension de société assez sombre où tout le monde profite d’Arthur, excepté Lee qui semble montrer qu’elle est la seule à être de son coté. Franchement, c’est intéressant de revoir cette société sombre du premier opus mais avec une once d’espoir de quelques personnes qui appréciaient Arthur. Après, on ressent moins l’insécurité et la tension est moins efficace à cause de ça mais ça reste intéressant, y compris les réactions de certains par rapport aux mots d’Arthur.

  • La relation entre Arthur et Lee se limite surtout à Lee qui fait son possible pour réveiller le Joker et qu’il prenne totalement le relais. Là où Arthur pense avoir trouver une femme qui l’aime tel qu’il est et qui, au début, se sent prêt à redevenir le Joker. En soi, la relation entre les deux n’est pas forcément ce qui est le plus mis en avant mais ça reste assez intéressant à suivre.

  • Le long-métrage démarre par la découverte d’un cartoon à la Looney Tunes qui met en scène Arthur en Joker et son ombre qui commettent plusieurs meurtres. C’est une introduction assez intéressante pour cerner un peu le personnage sur ce qu’il devient maintenant et l’influence qu’il va subir pour que le Joker revienne à nouveau.

  • L’évolution la plus intéressante ici est celle d’Arthur. Par rapport à tous ceux qui adorent Joker et ce qu’il voit à travers certains moments, c’est un développement intéressant à suivre. Le reste des personnages n’évoluent pas vraiment, même Lee semble être restée la même, juste qu’elle ne parle plus à la même personne.

  • Les décors se concentrent surtout sur le coté huis clos de l’hôpital d’Arkham et sur la salle d’audience mais ça reste des décors qui fonctionnent. Certes, il y en a peu mais on s’y attendait aussi pour un film qui mélange le film de procès et le huis-clos.

  • Concernant la fin, c’est assez surprenant de voir une fin de ce genre pour Arthur mais, de l’autre coté, après tout ce qui s’est passé, peut-être que c’était une des seules manières de finir, même si ça va déplaire (PARTIE SPOIL pour plus de détails).

  • En terme d’inattendu, il y a tout de même de quoi être surpris. On pourrait croire que ça va se passer de telle ou telle manière mais certains moments arrivent réellement à surprendre un peu (enfin, quand on ne veut pas se poser de questions).

  • Les chansons sont correctes. En vrai, elles s’écoutent et on en profite quand on arrive à apprécier le style. Bon, ce sont surtout des reprises d’autres chansons et on peut ne pas en être fan mais les musiques restent appréciables.

  • En terme de mise en scène, elle s’en sort assez bien. Todd Phillips n’est peut-être pas un grand metteur en scène mais il arrive à bien mettre en scène son long-métrage (comparé à certains yesmen dont on taira les noms…)

  • On y retrouve quelques références de l’univers de Batman et du premier Opus qui marchent bien. Que ce soit Harvey Dent ou Arkham, ce sont des clins d’œil sympathiques qui n’en profitent pas pour trop se montrer.

  • Les costumes sont toujours aussi sympathiques. La tenue du Joker est toujours aussi belle et celle de Lee s’en sort assez bien aussi dans ce genre d’univers, tout en définissant bien chacun des personnages.

  • Rien à redire sur le jeu d’acteur qui reste assez qualitatif dans son ensemble. Joachim Phoenix et Lady Gaga s’en sortent bien dans leurs rôles, et le reste du casting fait le café sans plus.

  • Le jeu des lumières est toujours aussi bien travaillée. Sincèrement, on a un bon travail sur les lumières quand on visionne le long-métrage, c’est un petit plaisir à regarder.

  • Question musiques, sans parler des chansons, ça va. Elles sont sympathiques tout en collant à ce qui se passe à l’image.


Négatif


  • Quelque chose qu’on a déjà dit mais qu’on va redire, cette suite n’était pas ce dont les fans avaient besoin. En fait, la plupart confondent ce qu’ils veulent et ce dont ils ont besoin, maintenant on leur donne ce qu’ils veulent. Ce long-métrage en est un nouvel exemple, Joker – Folie à Deux n’est pas un long-métrage dont les gens avaient besoin mais que la plupart ont réclamé et où les producteurs ont cédé sous la pression des fans (mais qui vont se fourvoyer et ne pas assumer qu’ils sont, encore une fois, un peu responsables du problème). Donc oui, cette suite est assez inutile mais elle obéit à ce que la plupart des gens ont demandé depuis le succès du 1 alors qu’on en avait pas besoin.

  • Malgré le jeu d’acteur assez convaincant des acteurs et actrices, on ne peut pas nier que certains passages nous interrogent un peu sur leur performance. Par exemple, on a le passage où Arthur se fait interroger par une émission et commence à monter le ton, sauf que la VF a l’air plus investie que Joachim Phoenix a ce moment là. C’est léger mais certaines performances de certains passages restent discutables. Certains reprocheront aussi, à juste titre, le manque d’investissement comme Lady Gaga mais elle fait quand même le café, elle ne joue pas mal non plus.

  • Le coté musical du long-métrage n’est pas mal fait en soi mais, il est vrai que ça colle moyennement avec le Joker. Même si ça part dans le délire qu’on attendait, des chansons qui se passent, en partie, dans la tête de notre protagoniste. Le souci, c’est que l’exécution donne l’impression que ces parties là étaient dispensables. Alors, on a tout de même des chansons qui passent mais on a réellement cette sensation que le coté musical aurait pu être évité (même si l’exécution reste bonne).

  • Concernant la tension, elle est difficile à croire. On a beau retrouver cette société assez sombre et dont le Joker représente un certain symbole pour une partie du peuple, on a tout de même du mal à croire à de la réelle tension pour Arthur ou d’autres personnages.

  • Question émotion, ce n’est pas possible d’être touché par ce qui se passe. En effet, l’émotion n’est pas si travaillé que ça car on arrive jamais à s’impliquer réellement pour les personnages à ce moment là.

  • Oui, certains éléments de ce long-métrage sont un petit peu prévisibles comme la manière dont ça va se finir entre Quinzel et Arthur, ça se voit un peu venir de ce coté là.


!!! PARTIE SPOIL !!!


C’est une dimension intéressante du personnage abordée ici. En fait, certains voient le personnage du Joker comme une autre personnalité d’Arthur et d’autres voient Arthur comme étant le Joker, une seule et même personne. La vérité ? Difficile à dire. Ca a beau se finir avec Arthur qui dit que c’était lui, on dirait une représentation des fans de la réalité. Sincèrement, si vous prenez le personnage du comics (Jack dans Killing Joke ou Arthur ici), ces gars ne sont personne. Ce ne sont que des habitants normaux de Gotham qui vivent leur vie et dont le malheur les frappe au point qu’ils en deviennent fous. Alors qu’en vérité, la vie de Jack et d’Arthur sont représentatives de leur joker. Ils abordent même une question assez intéressante, le héros / l’antagoniste déguisé est il toujours la même personne ou est-ce une autre personnalité cachée de lui-même ? On pourrait aborder cette question pour tous les super-héros et tous les super-vilains qui existent, ça apporterait un débat intéressant. Ici, Joker a eu le mérite de pousser le développement de l’humain derrière la face de clown, en évitant de recopier son prédécesseur, et c’est probablement ça qui va déplaire à la plupart des gens car la plupart ne viennent que pour voir Joker, pas Arthur.


D’ailleurs, il est vrai qu’il se passe peu de choses dans ce long-métrage mais vous vous attendiez à quoi ? C’est un film de procès qui se mélange à une histoire d’amour et une comédie musicale dans la tête du Joker (en général) donc difficile de s’attendre à des scènes d’action ou de grande tension (le 1 n’avait pas de scène d’action non plus, juste une poursuite et la mort des trois blaireaux qui s’en prennent à Arthur). Et sinon, à ceux qui reprochent à ce Joker de ne pas se défendre face aux gardes, il aurait pu faire quoi ? Non parce que, ce Joker là n’est pas le Joker grandement intelligent ou qui sait se battre face à Batman qu’on connaît, surtout qu’il se retrouve sans arme (sauf si Quinzel lui en avait donné une mais ça aurait été difficile vu les contrôles) donc normal qu’ils se fasse casser la figure facilement.


A la fin du long-métrage, Arthur se fait appeler par un autre détenu qui le rejoint pour lui raconter une blague avec une fin tragique pour un clown alcoolique, avant qu’il ne sorte un couteau et le poignarde à plusieurs reprises. Après cela, Arthur meurt avec la fin du numéro entre lui et Quinzel où celle-ci l’a tué avec un pistolet. Cette fin pourra probablement déplaire dans le sens où on parle du Joker et que le Joker ne devrait pas mourir comme ça vu sa grandeur, sauf que ce n’est plus le Joker mais bien Arthur qui s’est fait tué. Arthur, un homme un peu fou que personne ne remarque et qui n’intéresse personne. De plus, renoncer pour de bon au Joker allait forcément attirer des fanatiques lui en voulant de l’abandonner au point de vouloir le tuer. Donc oui, la fin peut déplaire mais elle reste assez intéressante malgré tout.


Étrangement, est-ce qu’on aurait pas une dimension voulue du réalisateur avec cette suite ? Joker étant acclamé car il s’agit de son seul bon film (parce que Very Bad Trip, bof…) ? Arthur qui dit que c’est lui le Joker et que ce n’est pas une autre personne, essayant de dire que Joker a changé Todd Phillips et qu’il essaye de retrouver le vrai lui à travers l’entourage qui l’appréciait ? Difficile à dire mais le coté des gens qui veulent condamner Joker (haters du premier film) et de ceux qui le vénèrent (adorateurs du premier film) a bien été fait dans ce long-métrage. Et ce malgré qu’il existe des entre-deux qui, eux par contre, ne sont pas trop montrés ou supposés ici. Certains diront que c’est de la prétention de la part de Todd Phillips mais ce n’est pas sûr, c’est juste une manière de voir les choses.


On voit que Quinzel n’était pas amoureuse d’Arthur mais bien du Joker. Quand Arthur annonce à son procès qu’il s’agit de lui qui a fait tout ça et non pas du Joker qui n’existe pas, elle quitte le procès et va se pousser au suicide. Certes, on la revoit dans une dernière séquence où Arthur s’évade et la retrouve mais c’est un des moments où on pourrait se dire qu’il l’a imaginé à ce moment là. Ce qui provoque la réflexion d’Arthur, ce sont les mots d’un ancien collègue qui l’appréciait avant (et qui en a peur maintenant) ainsi qu’un jeune homme de l’hôpital qui est tué par les gardiens alors qu’il voulait le défendre.



Au final, peut-être est-ce parce que les attentes étaient plus basses de mon coté par rapport à la majorité mais Joker Folie a Deux est une suite sympathique malgré qu’il soit largement dispensable. En fait, la majorité ayant été déçue a de très bonnes raisons de l’être mais il faut croire que tout le monde n’a pas à être déçu de cette suite. On a une mise en scène plutôt intéressante, y compris sur le jeu des lumières, des acteurs principaux convaincants, des personnages intéressants (surtout le protagoniste) et de l’inattendu qui marche. Après, il est vrai que les chansons deviennent un peu lassantes au bout d’un moment, que la tension ne marche jamais et que cette suite était clairement dispensable. En fait, vous pouvez vous contenter du premier opus si cette suite vous a réellement déçu, ce n’est pas un mal. Mais il faut croire qu’il existe quelques personnes sur cette terre où ce long-métrage ne sera pas une déception, et ça fait bizarre quand on est cette personne.

FloYuki
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le 3 oct. 2024

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FloYuki

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