The outlaw Josey Wales

Fait notable pour ce qui me concerne : ce western est un des rares westerns où Eastwood est réalisateur ou/et acteur que j'apprécie. Je dirais même, et c'est probablement la raison de mon appréciation positive, qu'il tend à se rapprocher ou à revenir vers une conception un peu plus classique du western.

Oh, attention, on n'est quand même pas chez Ford ou d'autres réalisateurs de la belle époque. Leone avec ses westerns spaghetti et Peckimpah sont passés par là.

Mais, mais, on sent un léger frémissement qu'il n'y avait pas dans "l'homme des hautes plaines" et qu'il n'y aura surtout plus du tout dans "Impitoyable".

Je m'explique.

C'est une histoire de vengeance qui prend source pendant la guerre de Sécession : un brave paysan sudiste, Josey Wales, qui ne demandait rien à personne, voit sa famille massacrée et sa vie ruinée par des mercenaires nordistes. Il s'associe à un commando sudiste qui commet le même genre d'exactions mais dans les états nordistes. A la fin de la guerre, il refuse de se rendre (n'étant pas suffisamment vengé sans doute) et sera donc inlassablement pourchassé …

Au moment de la reddition, on retrouve le Eastwood, j'allais dire habituel, en train de canarder à tout va, à la mitrailleuse lourde pour un maximum d'efficacité en un minimum de temps. Et puis, peu à peu, Josey Wales va rencontrer des gens qui l'infléchissent peu à peu, le civilisent, lui donnent une autre perspective.

Le western inclut alors des notions plus pacifiques comme les valeurs familiales, l'amour, le respect, la tolérance …

Oh, là encore, attention ! n'oublions pas qu'il est pourchassé par un commando d'anciens nordistes. Sa tête est mise à prix et donc toute une faune de soldats, de chasseurs de primes ou de bandits minables va s'essayer à l'attraper. Très régulièrement, il y aura donc nécessité d'un petit coup de ménage au révolver (pour les aficionados) et pour effacer les disgracieux et autres malotrus et Dieu sait qu'il y en a, tous attirés par le fric facile.

Mais, j'observe de longues plages où Josey Wales est avec le vieux chef indien Lone (Chief Dan George), philosophe, qui lui transmet d'autres valeurs. Il va, ainsi, défendre, gratuitement, la veuve et l'orpheline, une esclave indienne, … Petit à petit, autour de Josey Wales se constitue une bande de gens déclassés ou victimes ou faibles ou solitaires. C'est le temps de la reconstruction, du retour dans le monde des vivants de Josey Wales. Il arrivera même que Josey Wales se retrouve tout seul face à la bande qui le pourchasse. Sa "famille", sans qu'il ne s'en doute ni l'ai demandé, prendra les armes pour le défendre ! C'est en ça que je prétends que ce western a des allures plutôt classiques.

Là encore, attention, Eastwood qui interprète le personnage de Josey Wales est toujours Eastwood. Là, son tic, c'est de recracher sa chique dans un long jet de salive dégueulasse soit sur un chien soit sur le costume blanc du bonimenteur soit dans les pieds de son interlocuteur. Il a un peu moins sa morgue habituelle, pleine de mépris, des autres westerns. Il n'est même pas exclu de le voir sourire et d'adopter un comportement presque humain ! …

Dans le casting, il faut noter la présence d'une très jolie actrice, Sondra Locke, qui sera la compagne de Eastwood au privé et dans le film, dont le personnage détonne dans ce milieu très fruste et un peu sauvage, surtout lorsqu'elle est habillée d'une robe blanc immaculé …

Mais je ne voudrais surtout pas oublier Will Sampson, le fameux Chef Bromden de "Vol au-dessus d'un nid de coucou" dans le personnage d'un chef comanche.

Au final, j'hésite entre 6 et 7 mais je vais quand même pousser à 7 pour les aspects positifs de ce western.